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Abuja : les décisions fortes de la Cedeao

Les dirigeants de la Cedeao se sont réunis dimanche à Abuja, au Nigeria. Au menu : les suites des coups d’Etat qui ont agité la région depuis deux ans, la grave crise des soldats prisonniers qui tend les relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire et la création d’une force militaire régionale. A l’issue de la rencontre, plusieurs décisions ont été prises.

À côté des processus de transition, les dirigeants de la Cédéao ont tranché sur le sort des 46 soldats ivoiriens retenus depuis juillet au Mali, source de fortes tensions entre les deux pays.

La Cédéao avait décidé lors d’un sommet extraordinaire en septembre de dépêcher au Mali une délégation de haut niveau pour tenter de dénouer la crise. Mais aucun progrès n’a été rapporté après cette mission menée fin septembre.

Ils ont cette fois exigé de la junte au pouvoir au Mali qu’elle libère avant janvier les soldats ivoiriens prisonniers sous peine de sanctions.

« Nous demandons aux autorités maliennes au plus tard au 1er janvier 2023 la libération des soldats ivoiriens », a dit à des journalistes Omar Touray, président de la commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). À défaut, la Cédéao prendra des sanctions, a dit un diplomate ouest-africain à un correspondant de l’AFP sous le couvert de l’anonymat.

Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont aussi décidé de créer une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le jihadisme mais aussi en cas de coup d’Etat, comme la région en a connu plusieurs depuis deux ans, a indiqué un haut responsable.

« Les dirigeants de la Cédéao ont décidé de recalibrer notre architecture sécuritaire », a dit Omar Touray, président de la commission de la Cédéao. Il s’agit de prendre en main leur « propre sécurité » et non plus de s’en remettre à des acteurs extérieurs, a-t-il expliqué.

Ils sont « résolus à établir une force régionale qui interviendra en cas de besoin, qu’il s’agisse de sécurité, de terrorisme ou de rétablir l’ordre constitutionnel dans des Etats membres », a-t-il déclaré.

Plusieurs pays de la région sont en proie à la propagation jihadiste qui, partie du nord du Mali, a gagné le centre de ce pays, mais aussi le Burkina Faso et le Niger, et s’étend vers le sud et le golfe de Guinée. Les armées nationales sont largement impuissantes et coopèrent avec des acteurs extérieurs, l’ONU, la France ou encore la Russie. L’insécurité est un facteur primordial des coups d’Etat militaires qui ont secoué la région depuis 2020, au Mali, au Burkina et, pour d’autres raisons, en Guinée.

Justement sur la situation de la transition en Guinée, la Cedeao exige un dialogue plus inclusif entre les acteurs socio-politiques, alors que celui qui est ouvert est boycotté par les principales coalitions politiques.

Avec AFP

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