Ce mardi matin, dans le cadre de la revue régulière de la situation des droits humains dans les pays membres de l’ONU, c’était au tour de la Guinée justement de passer devant ses pairs. Alors que depuis le début de la mobilisation contre un changement de Constitution, environ trente personnes ont été tuées par balles, plusieurs pays ont réclamé des enquêtes impartiales pour situer les responsabilités.
Il s’agit des Pays-Bas, le Canada, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-Unis. Tous ces pays évoquent leur inquiétude concernant l’encadrement des manifestations ces derniers mois. Tandis que La Slovaquie a dit son inquiétude face à l’utilisation d’armes létales par les forces de sécurité.
De son côté, le ministre guinéen de la Justice, Mamadou Lamine Fofana, assure que les policiers ont une consigne : se présenter les mains nues pour encadrer les manifestations. S’ils sont armés, les policiers se tiennent « à une distance raisonnable » des manifestants, selon les mots employés par le ministre. Quant aux lenteurs concernant les enquêtes judiciaires, les autorités guinéennes rappellent que les policiers n’étaient jusque-là pas formés pour mener des enquêtes balistiques. Mais cela devrait changer, puisque les agents de police sont en train d’être formés, indique le ministre.
Autre préoccupation de la communauté internationale : les scrutins législatifs et présidentiels à venir. Les Pays-Bas et les États-Unis demandent à la Guinée d’organiser des élections « libres et équitables » cette année.
Ces réclamations interviennent alors que la journée de ce mardi a été émaillée par des nouvelles violences dans certains quartiers de Conakry où plusieurs véhicules ont été calcinés, notamment à Taouyah, en marge de la reprise des manifestations du front national pour la défense de la Constitution contre le projet de troisième mandat pour le président Alpha Condé.
Avec RFI