Près de 20.000 migrants africains, en route pour l’Europe, principalement via la Libye, ont été secourus depuis 2016 dans le désert nigérien, a annoncé mardi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
«Depuis avril 2016, l’OIM a secouru près de 20.000 migrants lors de ses opérations au Niger», avec «une moyenne» de sauvetage de «1200 de migrants par mois». Le 15 juin, 406 migrants, dont sept femmes et quatre enfants bloqués dans le désert du Sahara, ont été secourus, souligne l’agence onusienne. Parmi les derniers migrants sauvés figurent des ressortissants de quatorze pays d’Afrique de l’Ouest dont la Guinée-Conakry, le Mali et la Côte d’Ivoire, relève-t-elle sur sa page Facebook.
«Nous avons marché pendant des heures sous le soleil brûlant du désert, sans eau ni idée de l’endroit où nous allions», a déclaré aux secouristes, Amadou, un Malien de 27 ans. Dans de nombreux cas, les migrants périssent de faim et de surtout de soif après avoir été abandonnés par les passeurs ou lorsqu’ils s’égarent dans le désert ou sont victimes d’une panne de voitures. Les rescapés sont hébergés dans les centres d’accueil de l’OIM où ils reçoivent nourriture et premiers soins médicaux et un soutien psychosocial. Ceux qui le désirent seront ensuite acheminés dans leur pays d’origine, assure l’OIM. Le flux de migrants vers la Libye et l’Europe a chuté depuis le pic de 2017.
Lors d’une visite début mai à Niamey de la chancelière allemande Angela Merkel, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait relevé que le flux de migrants qui passent par le Niger «a fondu» en passant de 150.000 par an à moins de 10.000, après des mesures drastiques prises par les autorités.
Pour décourager les passeurs, Niamey a voté en 2015 une loi très sévère rendant leurs crimes passibles de peines pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison. L’armée multiplie les patrouilles dans le désert pour dissuader les migrants. Mais ce durcissement semble loin de décourager les migrants et passeurs qui désormais empruntent des pistes plus dangereuses, avait confié à l’AFP un élu d’Agadez, la grande ville du nord nigérien et plaque tournante de l’immigration clandestine.
En 2017, des élus d’Agadez avaient prévenu que le désert nigérien était devenu «un véritable cimetière à ciel ouvert» pour les migrants.
Source : AFP