Massacre de Zogota : justice pour les victimes, étonnement chez l’Etat Guinéen

Alors que la cour de justice de la CEDEAO condamne l’Etat Guinéen à des réparations pécuniaires aux familles des victimes du massacre de Zogota en Guinée forestière, le conseil du gouvernement dans cette affaire se dit étonné de cette condamnation.

Dans un communiqué, Me Lanciné Sylla accuse les juges de la Cour  de n’avoir pas pris en compte les moyens de défense « pertinents et imparables » invoqués par l’Etat Guinée.

Dès lors, dit-il, « l’Etat Guinée se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux pour faire rétablir la vérité des faits tant devant les juridictions nationales qu’aussi bien par la même cour dans l’intérêt d’une bonne administration de justice ».

L’affaire remonte à 2012, et plus précisément à la nuit du 3 au 4 août.

« Aux environs d’une heure du matin, les habitants de Zogota ont été brutalement attaqués dans leur sommeil par des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) venues dans les environs du village à bord d’une dizaine de véhicules appartenant à l’armée, à la police et à la gendarmerie. Cette attaque nocturne, d’une ampleur jamais égalée dans la contrée, a duré près de quatre heures et s’est soldée par la mort de cinq citoyens abattus sur-le-champ et d’un sixième citoyen décédé de ses blessures au petit matin à l’hôpital régional de N’Nzérékoré [capitale régionale de la Guinée forestière, NDLR]. Ceux qui étaient sortis de leur maison à la suite des coups de fusil ont également essuyé des tirs à bout portant et reçu des gaz lacrymogènes. Les plus chanceux ont été arrêtés et torturés, avant d’être amenés manu militari à N’Zérékoré, où ils seront arbitrairement détenus pendant plusieurs jours », détaille la plainte enregistrée le 19 octobre 2018 par la juridiction régionale d’Abuja et consultée par Le Point Afrique.

Dans son arrêt du 10 novembre 2020, la Cour de justice de la Cedeao déclare la Guinée coupable d’avoir enfreint « le droit à la vie », « le droit de ne pas être soumis à la torture, aux traitements inhumains, cruels ou dégradants », « le droit à ne pas faire l’objet de détention et arrestation arbitraire », « le droit à un recours effectif », et condamne l’État à des dédommagements envers les victimes et les ayants droit des personnes décédées durant cette nuit de violences.

Une trentaine d’entre eux figurent parmi les plaignants aux côtés de l’ONG guinéenne Mêmes Droits pour tous et de l’ONG américaine Advocates for Communitiy Alternatives (ACA), spécialisée notamment dans l’appui juridique aux communautés villageoises victimes d’infractions commises par des multinationales.

Avec le point Afrique

guinee28
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