Au Mali, l’affaire des soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet ne cesse de susciter de nouveaux rebondissements. Ils sont toujours détenus par Bamako qui les considère comme des « mercenaires » et compte les traduire en justice alors qu’Abidjan affirme qu’il s’agit de soldats réguliers déployés en soutien à Mission des Nations unies dans le pays, avec le statut de NSE, Éléments nationaux de soutien. C’est dans ce contexte que le gouvernement malien annonce la suspension de toutes les rotations militaires de la Minusma.
Dans un premier temps, les Nations unies avaient confirmé le statut des militaires ivoiriens avant de faire machine arrière. L’ONU confirme qu’un accord portant sur ce statut NSE a bien été conclu en 2019 avec Abidjan, mais qu’aucun militaire ivoirien déployé depuis sur le terrain ne l’aurait été dans le cadre de cet accord. Une situation pour le moins confuse dans laquelle intervient cette nouvelle annonce des autorités maliennes.
La décision est à effet immédiat : « toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma, y compris celles déjà programmées ou annoncées », sont suspendues. C’est une note du ministère malien des Affaires étrangères qui l’a signifié ce jeudi à la Minusma. La Mission onusienne compte environ 15 000 militaires et policiers au Mali, fournis par une cinquantaine de pays contributeurs, issus du monde entier.
Les rotations, c’est-à-dire les relèves, les départs et les arrivées de ces hommes, sont donc gelées, dès ce jeudi. Et ce jusqu’à la tenue d’une « réunion de coordination », dont la date n’a pas encore été fixée, et au cours de laquelle les autorités maliennes et la Minusma devront « dégager un plan optimal » pour « faciliter la coordination et la règlementation de la rotation » des contingents onusiens.
Une décision plus que radicale, prise alors que l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés dimanche dernier est venue mettre en lumière une certaine désorganisation, ou pour le moins un manque de clarté, dans l’arrivée au Mali de militaires étrangers. Le gouvernement malien assure qu’il travaillera « de manière diligente » afin de lever rapidement cette mesure et de permettre aux contingents onusiens d’assurer leur mission.
Les casques bleus de la Minusma sont déployés dans tout le pays pour tenter de sécuriser les habitants et de soutenir le processus politique.
RFI