La crise du carburant que connait la Guinée, particulièrement en haute Guinée est loin d’être anodine. Elle résulte plutôt des conséquences du blocus sur le pétrole au Mali imposé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), blocus qui fait exploser le trafic du carburant en provenance de Siguiri et Kankan pour Bamako, comme le montre les images des véhicules remplis de bidons d’essence interceptés par la autorités guinéenne à Kourémalé, à la frontière entre les deux pays ces derniers jours.
Selon jeune Afrique, à Siguiri et Kankan, un bidon de 20 litres est désormais vendu jusqu’à 1 million de francs guinéens, voire échangé contre un gramme d’or, alors qu’il se vend habituellement pour 240 000 francs guinéens. Conséquence, la pénurie dans les stations-services.
Face à cette situation, un protocole d’accord a été signé le 17 octobre à Kankan entre le préfet, le président de la délégation spéciale et le représentant local de la Société nationale des pétroles (Sonap). Il prévoit l’interdiction, jusqu’à nouvel ordre, de servir du carburant dans des bidons et des fûts et la limitation de servir au maximum cinq litres pour les motos et vingt litres pour les véhicules.
Une mesure similaire a été prise à Siguiri où désormais la distribution de carburant entre 20 heures et 7 heures est interdite.
Depuis septembre, le groupe djihadiste JNIM impose un blocus ciblé des convois pétroliers en provenance de la Côte d’Ivoire et du Sénégal vers le Mali. Une stratégie qui perturbe l’approvisionnement en carburant de nombreuses villes maliennes, entrainant pénuries, hausse des prix et longues files d’attente dans les stations-service et obligeant les maliens à se tourner vers la Guinée voisine pour s’approvisionner dans la clandestinité.
Par Guinee28



