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Appel au secours de la filière nationale de pommes de terre

La Guinée est à ce jour,  lundi 27 avril 2020, le 9ème pays le plus touché par le nouveau coronavirus avec 1.094 personnes testées positives, soit la 4ème  nation la plus affectée par la pandémie en Afrique de l’Ouest, derrière le Ghana, le Nigéria et la Côte-d’Ivoire.  

Pour faire face aux graves conséquences de la pandémie, le gouvernement guinéen a présenté un plan de riposte économique de plus de 3 000 milliards de francs guinéens qui prend en compte trois composantes : sanitaire, sociale et appui au secteur privé. Au-delà des insuffisances ou failles soulevées par des économistes, le plan ne fait pas suffisamment cas du monde agricole, alors qu’il est fortement secoué par la pandémie notamment les producteurs de pommes de terre ou la Belle de Guinée.

L’apparition du maudit virus en Guinée a malheureusement coïncidé avec leur récolte. Des milliers de tonnes de pommes de terre risquent de pourrir dans des magasins ou aux domiciles des centaines voir des milliers de producteurs à l’intérieur du pays.

Pris de paniques, les marchés hebdomadaires de l’intérieur du pays qui constituent le lieu de vente par excellence de ce produit n’ouvrent plus. A Conakry et dans les autres grandes agglomérations, les échanges sont presqu’à l’arrêt. Conséquences, le prix de la pomme de terre a chuté de façon drastique. A la mi-avril 2020, le sac de 25 kilogrammes se négociait aux alentours de 90.000 Francs-guinéens à Labé et à 125.000 Francs-guinéens à Conakry soit le prix de revient.

Cette chute des prix risque de ruiner la filière nationale de pomme de terre car à la même date 5.000 étaient stockées dans des magasins à Timbi Madina dont la conservation coûte 800 litres de gasoil par nuit. A cela s’ajoute le poids de l’emprunt bancaire de 25 milliards qui pèsent sur les paysans et dont le remboursement pourrait être compromis, sans oublier la prise en charge des techniciens qui accompagnent les paysans. C’est donc tout un secteur qui est menacé de disparition.

Aider ces paysans revient à faire écouler leurs produits, mais aussi à supporter les emprunts qu’ils ont contractés avec certaines banques de la place. Les deux sont bien faisables. Comme le gouvernement ravitaille à coût des milliards certains services, il s’agirait de racheter les pommes de terre récoltées auprès des paysans et les distribuer par la suite aux militaires, mais aussi négocier avec les banques pour le remboursement des emprunts sans intérêt.

Les 25 milliards d’emprunts bancaires valent environ 2.600.000 dollars. Ce montant peut bien être supporté par l’Etat vu le nombre de personnes dont les activités économiques sont menacées.

Par Ibrahima Timbi BAH, Journaliste

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