Amnesty International a publié ce mardi 29 mars 2022, son Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. En Guinée, si l’ONG note la libération des dizaines de détenus politiques après le coup d’Etat du 05 septembre, elle dénonce cependant des violations des droits de l’homme et l’impunité, mais aussi la violence faite aux femmes.
« Malgré plusieurs annonces d’enquêtes sur les homicides de manifestants commis en 2019 et 2020 pendant les manifestations contre le changement de Constitution et l’élection de l’ancien président Alpha Condé à un troisième mandat, très peu d’informations étaient disponibles à la fin de l’année », souligne Amnesty qui rappelle pourtant que « le 23 octobre, une délégation du CNRD a rencontré les familles des victimes tuées par les forces de défense et de sécurité sous le régime d’Alpha Condé, leur affirmant qu’elles obtiendraient justice. ».
Pour le massacre du 28 septembre, l’ONG déplore que douze ans après, le procès n’a toujours pas commencé, alors que l’enquête est close depuis novembre 2017.
S’agissant de la violence faite aux femmes et filles, elle souligne que l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs avait enregistré 331 cas de viol mi-décembre, contre 393 cas en 2019 et 374 en 2020. Mais « en dépit des efforts déployés ces dernières années par les autorités et les ONG en faveur de l’accès à la justice pour les victimes de violences sexuelles, les procédures judiciaires étaient toujours entravées par la pratique consistant à négocier des arrangements en marge des tribunaux entre le responsable présumé et la victime », déplore le rapport.
Par Mariam Bâ