Abdoul Sako et Ismaël Diallo ont été interpellés samedi pour des raisons non communiquées, puis relâchés. Tous deux font partie d’organisations réclamant un retour rapide des civils à la tête de ce pays dirigé par des militaires depuis septembre 2021.
Les militaires ont consenti sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à céder la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.
C’est par voie de presse que le ministre de la justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright dit avoir appris l’interpellation de Abdoul Sako et Ismaël Diallo, deux activistes de la société civile.
Il laisse entendre que les gendarmes ont interpellé les deux hommes en dehors de toute procédure légale.
Face à cet état de fait, le ministre de la justice a rendu public un communiqué dans lequel il instruit au procureur général près la cour d’appel de Conakry de produire sans délai un rapport circonstancié sur les motifs de ces interpellations.
Fait rare en Guinée, le ministre de la justice dit prendre ses distances avec cette méthode cavalière et affirme qu’il ne tolérera aucune démarche violant les droits des citoyens en conflit avec la loi.
Les deux activistes de la société civile ont été interpellés samedi par des gendarmes et conduits à la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale où ils ont été soumis à un interrogatoire pendant plusieurs heures avant d’être remis à leur avocat, quitte à lui, de les ramener ce lundi au même endroit.
Les observateurs estiment que ces interpellations risquent de remettre en cause une tentative de reprise du dialogue rompue entre l’opposition et la junte au pouvoir.
Source : RFI (Mouctar Bah – Conakry