Au Mali, Boubacar Karamoko Traoré a été condamné lundi à un an de prison ferme pour « atteinte au crédit de l’État » et « diffusion de propos mensongers de nature à perturber la paix publique ». Il avait eu le tort de signer au nom de son parti un document demandant le retour du pouvoir aux civils.
Boubacar Karamoko Traoré avait, en mai dernier, signé un communiqué au nom de la tendance du mouvement politique M5-RFP restée fidèle au Premier ministre Choguel Maïga dont il est proche collaborateur. Dans le texte, il s’opposait à un éventuel maintien des militaires au pouvoir pendant plusieurs années supplémentaires.
Interpellé, il a été tout de suite placé en garde à vue et entendu par le pôle de lutte contre la cybercriminalité. Il a été inculpé pour « atteinte au crédit de l’Etat », « outrage à magistrat » et « diffusion de propos mensongers de nature à perturber la paix sociale ». Depuis, il était en détention provisoire.
Après le prononcé de la peine d’un an de prison ferme, les regards sont tournés vers le Premier ministre. Il avait soutenu son collaborateur dans sa critique de la junte et ce n’est pas la première fois qu’un de ses proches politiquement à affaire à la justice. Les observateurs s’interrogent : Va-t-il s’exprimer ou va-t-il encore une fois avaler la couleuvre ?
RFI