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Mort de Sadiba Koulibaly : nos dernières infos

Un peu plus de dix jours après sa condamnation à cinq de prison pour détention illégale d’armes et de désertion à l’étranger, suivi de sa radiation dans l’armée, l’ex numéro 2 de la junte au pouvoir général Sadiba Koulibaly est mort en prison le 22 juin dernier. L’annonce a été faite trois jours plus tard par le tribunal militaire.

Après les réclamations de sa famille, son corps a été finalement rendu ce 27 juin à sa famille qui prévoit de l’inhumer demain vendredi dans son village natal à Malfaraba dans la sous-préfecture de Dialakoro, préfecture de Mandiana.

Le cortège funèbre a quitté Conakry aujourd’hui aux environs de 16 heures.

Le Barreau exige des enquêtes

Condamné à cinq de prison le 14 juin 2024 pour détention illégale d’armes et de désertion à l’étranger par le tribunal militaire. Ensuite rétrogradé au grade de colonel avant d’être définitivement radié de l’armée avec une dizaine d’autres militaires, le décès du Général Sadiba Koulibaly « pourrait être imputable à un psycho- traumatisme important et un stress prolongé qui sont à l’origine d’une arythmie cardiaque majeure ayant entrainé une défibrillation et un arrêt cardiaque », selon un communiqué du procureur militaire le colonel Aly Camara.

Mais pour le Barreau de Guinée la mort de cet officier général de l’armée guinéenne, ‘’au-delà de la vive émotion qu’elle suscite au sein de l’opinion, soulève de nombreuses questions qui méritent d’être rapidement élucidée’’.

“Il est important de noter, sans se prononcer sur le fond du procès qui a été ouvert contre lui et sept autres militaires, les faits suivants : Sa radiation est intervenue alors que le jugement qui le condamne n’est pas encore définitif. Ce qui constitue une violation de l’article 38 de la loi n°001/CNT/2012 portant statut général des militaires et surtout de la présomption d’innocence. Après sa condamnation, il a été conduit dans un endroit inconnu au lieu d’être détenu à la maison centrale. Ce qui a empêché ses avocats d’être en contact avec lui pour préparer son procès en appel. Les six militaires jugés dans le même procès que lui, ont été renvoyés des fins de la poursuite pour délits non constitués. Mais au lieu d’être mis en liberté, ils continuent d’être privés de leur liberté en violation de l’article 546 du code de procédure pénale. Un autre militaire qui avait bénéficié d’un non-lieu dans la même affaire est toujours détenu dans un endroit inconnu. Ces faits contribuent malheureusement à créer une atmosphère de peur dans la cité, mais aussi des doutes sur les causes et les circonstances du décès du Général Sadiba Koulibaly”, a dénoncé le Barreau dans un communiqué.

Poursuivant, le Barreau fustige l’inertie du parquet militaire et du parquet général de Conakry dans cette affaire et exige « l’ouverture d’une enquête indépendante afin de déterminer notamment les causes et les circonstances de la mort du Général Sadiba Koulibaly ».

Ses avocats surpris

Aussitôt sa mort annoncé, ses avocats ont exprimé leur désolation expliquant que leur client ne souffrait de rien.

« De l’enquête préliminaire jusqu’à la phase finale (réquisitions, plaidoiries et jugement) notre client était en bonne santé. Il ne s’est jamais plaint de problèmes de santé. Nous avons été surpris d’apprendre sa mort naturelle », a confié à la presse Me Moussa 2 Keïta. « Nous avons été complètement bouleversés par la nouvelle », ajoute-t-il.

Général Sadiba Coulibaly était revenu à Conakry le 23 mai dernier, en provenance de Cuba où il était affecté comme Ambassadeur depuis sa disgrâce.

Durant son procès express, il a rejeté les faits de détention illégale d’armes et de désertion à l’étranger.

« Je n’ai jamais détenu illégalement une arme. Lorsque j’étais à l’école militaire de Manéah, j’ai écrit un bon en bonne et due forme au magasin d’armement de l’école militaire de Manéah avant de recevoir l’arme que j’ai avec moi, un PMAK. Les autres armes, celles de la garde qui est en service chez moi, sont au nombre de douze ; chaque garde est dotée d’une arme pour permettre d’assurer le service pour lequel ils ont été déployés chez moi. Donc, à part ça, je ne détiens aucune autre arme. Logiquement, l’arme aurait dû être retournée dans le magasin d’armement, mais pour éviter qu’elle soit utilisée à d’autres fins plus graves, puisque je n’étais pas là, j’ai donné l’instruction que l’arme soit gardée chez moi », a-t-il expliqué à la barre.

Poursuivant il a soutenu avoir écrit une lettre au ministre des Affaires étrangères pour l’expliquer du retard du paiement de ses collaborateurs et de lui informer « que je devais me rendre à Conakry pour trouver une solution à ce problème, parce que cela fait près de quatre mois qu’aucun fonctionnaire n’a reçu son salaire, et c’est le cinquième mois que l’ambassade n’a reçu aucun fonds pour les fonctionnaires. » « J’ai envoyé cette lettre et le ministère n’a pas répondu. C’est à l’issue de cela que j’ai quitté effectivement la Havane le 22 mai pour arriver ici le 23 mai 2024, en passant par Miami et Paris. En ma qualité de militaire, je ne suis pas un diplomate de carrière et personne ne m’a briefé pour me dire que je devais demander l’autorisation avant de revenir. Je n’ai pas reçu une autorisation expresse et je n’ai pas reçu une interdiction expresse. Je n’ai jamais commis un crime pour m’interdire de revenir en Guinée ».

Et de continuer : « Monsieur le président, j’aimerais que vous preniez en compte la situation de ces hommes (ses co-accusés, ndlr) qui se sont retrouvés à un mauvais endroit à un mauvais moment. La détention illégale d’armes qui leur est reprochée. S’ils n’étaient pas de service ce jour chez moi, ils ne seraient pas là. Ils possèdent des armes comme tout autre militaire. Ils étaient carrément déployés chez moi sous l’ordre de leur hiérarchie. Les armes qu’ils ont, leur ont été dotées régulièrement. C’est des gens qui sont prêts à servir la nation. Si aujourd’hui, ils encourent quelque chose, je ne voudrais pas qu’on donne de mauvais exemples. C’est pourquoi je plaide en leur faveur. En ce qui concerne ma personne, je n’ai aucune rancœur contre personne. Ce que Dieu a destiné pour chaque être humain arrivera. C’est pourquoi, on dit que le destin est plus vieux que l’Homme. C’est Dieu qui a voulu que la chose se passe ainsi. Quelle que soit l’issue de cette affaire, je me remets à la volonté de Dieu. Durant tout mon service, je n’ai jamais manqué à un chef. Je me soumettrai à votre décision. Monsieur le président, je voudrais en tant que père de famille que vous êtes, vous dire de tenir compte de la situation de ces gardes. Le cas de N’ganif Kourouma surtout, il n’a pas été arrêté le 4 juin. Lui, il a juste voulu me déposer à la Présidence. C’est arrivé à la Présidence qu’il a été arrêté. Mohamed Coumbassa, lui, était chez moi au mauvais moment », a-t-il déclaré.

Par Guinee28

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