Au Mali, le référendum constitutionnel prévu le 19 mars prochain est reporté. Il s’agit d’un « léger report » précise le porte-parole du gouvernement de transition qui l’a annoncé ce vendredi 10 mars. On ne sait pas encore quand se tiendra le scrutin, mais le gouvernement assure que la date de la fin de la transition fixée à février 2024, dans un peu moins d’un an, sera respectée.
« Ce report se justifie par la ferme volonté des autorités de la transition d’appliquer les recommandations des assises nationales de la refondation, notamment la pleine opérationnalisation de l’autorité indépendante de gestion des élections à travers l’installation de ces démembrements dans les plus brefs délais ainsi que la vulgarisation du projet de Constitution », a déclaré le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement.
« La nouvelle date du référendum sera fixée après concertation avec l’autorité indépendante de gestion des élections et l’ensemble des acteurs du processus électoral », a ajouté le colonel Abdoulaye Maïga.
« Le gouvernement rassure l’opinion nationale et internationale que le retour à l’ordre constitutionnel après avoir mené les réformes nécessaires demeure l’une de ses priorités absolues et bien entendu, la date butoir reste la date que nous avons pu en tout cas négocier avec la Cédéao. Le chef de l’État tient fermement au respect de cette date », souligne le porte-parole du gouvernement.
Crispations autour du projet de réforme constitutionnelle
Techniquement, le report du référendum était inévitable. Quasiment aucune disposition n’a été prise sur le terrain pour son organisation le 19 mars. Et en annonçant le report, le porte-parole du gouvernement malien a d’ailleurs affirmé qu’il était nécessaire de mettre à jour la nouvelle carte administrative du pays avant l’organisation du scrutin.
Mais si les autorités reculent, le projet n’est pas abandonné. Il accuse un « léger report », précisent-elles. Vent debout, une frange de la classe politique et des personnalités de la société civile continuent à réclamer l’annulation pure et simple du projet de réforme constitutionnelle. Cheick Mohamed Chérif Koné, coordinateur général des organisations de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali, explique :
« Il s’agit d’obliger le président de la transition d’abandonner son projet de révision constitutionnelle, pour la simple raison qu’il n’a pas la qualité et qu’il n’a aucun pouvoir pour le faire. Le pays a besoin d’un militaire sur un autre front que dans les sphères politiques et de l’administration civile. »
Une seule élection est nécessaire pour le retour des civils au pouvoir : la présidentielle, affirment d’autres politiques interrogés.
RFI