L’ancien coordinateur national du front national pour la défense de la constitution a dénoncé la gestion chaotique de la transition avec les violations continuent des droits humains et les restrictions des libertés.
Dans une conférence de presse tenue ce 04 janvier, Abdourahmane Sanoh demande au président de la transition, le colonel Doumbouya de changer de cap, car, si de nos jours « on peut encore prendre le pouvoir par les armes, on ne peut le conserver durablement par les armes », conseille-t-il.
« Une bonne Transition se veut un moment de communion et une opportunité de réflexions et d’engagement de tous les acteurs du pays, autour des causes qui l’ont provoquée. Un moment pour s’accorder, en toutes responsabilités et sérénité, sur les solutions viables et sur les mécanismes efficaces et transparents de mise en œuvre, dans l’intérêt exclusif de la nation. Or, le constat d’aujourd’hui révèle l’absence d’un cadre de dialogue paisible et inclusif, permettant de créer les bases d’un consensus national sur la gouvernance le chronogramme et la durée de la Transition. Une telle démarche aurait permis de garantir à la Transition actuelle une légitimité forte et une plus grande chance de succès, se traduisant par des élections transparentes, libres et apaisées, dont les résultats ne feraient l’objet d’aucune contestation crédible. Malheureusement, et comme on pouvait le redouter, l’égocentrisme, les calculs politiciens, les vieilles rancœurs, les ambitions démesurées, l’opportunisme et la passion, stimulés par la corruption et la quête effrénée de statut de l’élite, ont pris le dessus sur la raison, sur le sens de responsabilité et sur l’intérêt de la nation. Cet état de fait a conduit à des positions inconciliables qui compromettent aujourd’hui la recherche de solutions endogènes appropriées, devant permettre de redresser nos errements démocratiques. Dans ce pathétique affrontement, le CNRD n’a pas su s’élever en arbitre impartial, en privilégiant les retombées bénéfiques et durables pour le Peuple, d’une Transition répondant aux espérances de nos populations, en cette phase cruciale de notre histoire », déplore-t-il.
« Le pays va mal. Il va très mal aujourd’hui. Force est de reconnaître que la description de la situation du pays faite dans votre déclaration de prise de pouvoir, correspond tout aussi bien à celle d’aujourd’hui ! Et la répression n’est pas la solution », ajoute celui qui mené le combat du FNDC jusqu’à la chute d’Alpha Condé, renversé par un coup d’Etat à l’aube de son mandat de trop.
Pour M. Sanoh, « au regard de la grave situation qui prévaut actuellement dans notre cher pays, des mesures urgentes s’imposent pour sortir de l’impasse, si cela n’est pas déjà trop tard. Elles viseront essentiellement le redressement et la réorientation de la transition vers l’unique direction envisageable, celle de créer les conditions d’un authentique dialogue inclusif afin de décrisper l’atmosphère sociopolitique, rassurer les milieux d’affaires et les populations, de circonscrire les risques encourus et de favoriser l’édification d’institutions indomptables pour les futurs dirigeants », explique-t-il, soulignant que « ce serait un acte de grande sagesse, d’autant plus souhaitable, qu’il permettra d’éviter à la Guinée tout débordement éventuel de la situation et redonnera l’espoir à tous ceux qui ont cru aux promesses du CNRD. La sagesse n’est pas une faiblesse, c’est une des marques des leaders d’exception ».
Par Mariam Bâ