Très certainement, à la célébration de la rentrée judiciaire, les notables de la profession et les partisans de l’Etat de droit – qui garantit le bon exercice de la démocratie et des droits de l’Homme – vont commémorer l’éviction de Kèlèfa Sall de la Cour constitutionnelle le 28 septembre 2018.
Ce magistrat qui a dignement et valablement servi pendant 3 ans, 5 mois et 21 jours en qualité de président de cette vénérable institution gardienne de la constitution (de 2015 à 2018) sans jamais accepter de sacrifier la dignité de la profession à ses intérêts politiques à court terme, nous a quittés le 27 juillet 2019 des suites de maladie à l’Hôpital de l’amitié sino-guinéenne de Conakry. Son nom reste gravé dans la mémoire collective comme un magistrat intègre, grand serviteur de la séparation des pouvoirs, et un valeureux militant de la démocratie.
Merci à tous de rendre hommage au monument qu’il fut. Déjà, le 27 juillet 2023, à l’assemblée générale ordinaire tenue dans la salle d’audience du tribunal de première instance de Dixinn délocalisé dans l’enceinte la Cour d’appel de Conakry, le président de l’Association des magistrats de Guinée, Mohamed Diawara, l’a cité dans son discours pour avoir «participé activement et loyalement au rayonnement de l’institution judiciaire de notre chère Guinée».
A juste raison. Car, l’histoire, en plus d’être têtue, retient pour de bon tous nos faits et gestes. C’est ainsi qu’en 2015, M. Sall avait conseillé au président Alpha Condé lors de sa prestation de serment pour un second et dernier mandat constitutionnel de se garder de «succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes»
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire