L’ancien Premier ministre de la RDC, Augustin Matata Ponyo est de nouveau dans le collimateur de la justice de son pays.
Après le refus des sénateurs de le livrer à la justice qui le soupçonne de malversation dans le dossier du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, le procureur de la Cour constitutionnelle s’est adressé une fois encore au bureau du Sénat, informe RFI. Cette fois, Augustin Matata Ponyo, formateur des ministres guinéens sur le nouveau concept de la gouvernance d’Alpha Condé, dénommé « Gouverner autrement » est cité dans un autre dossier de détournement de fonds.
Selon RFI, le nouveau dossier concerne le dédommagement des victimes de la zaïrianisation, ces mesures économiques prises en 1973 et 1974 par lesquelles les expatriés avaient vu leurs biens – meubles et immeubles – confisqués.
Devant l’échec de ces mesures, le gouvernement s’était ravisé et avait, en 1977, ordonné la rétrocession et l’indemnisation des victimes. C’est alors que l’affaire tourne à la malversation.
Selon le procureur de la Cour constitutionnelle, lorsque Matata Ponyo est ministre des Finances en 2011, il va signer plusieurs protocoles d’accord avec des représentants de prétendues victimes. Devenu Premier ministre, il va leur régler près de 111 millions de dollars et plus de 27 millions de livres sterling en guise de compensation.
L’opération s’arrête en 2013 sur décision du président Joseph Kabila, qui ordonne alors une enquête. Mais le dossier reste sans suite. La justice qui, aujourd’hui, soupçonne un détournement de deniers publics, entend rouvrir l’affaire, explique la même source.
Le procureur a demandé au bureau du Sénat d’autoriser que le sénateur Matata Ponyo soit auditionné par la Cour constitutionnelle. Mais ce dernier a demandé de répondre au bureau du Sénat, lundi prochain. Il promet de fournir des explications utiles.
Par Guinee28