La délégation internationale conjointe du National Democratic Institute (NDI) et de la Fondation Kofi Annan (KAF) a publié vendredi les observations préliminaires de sa mission d’évaluation pré-électorale qui s’est déroulée du 9 au 13 décembre 2019 à Conakry et qui s’est basée sur de nombreuses rencontres avec les parties prenantes.
Conduite par deux anciens chefs d’État, le Béninois Nicéphore Soglo et le Nigérian Goodluck Jonathan, la délégation a appelé le président Alpha Condé à « clarifier davantage sa position concernant les spéculations sur le cadre constitutionnel afin de renforcer la confiance des citoyens de son engagement à renforcer la démocratie et favoriser des élections législatives pacifiques et crédibles ».
« Les élections législatives à venir seront un test pour les progrès démocratiques de la République de Guinée et pour l’état de préparation de l’élection présidentielle qui se déroulera plus tard dans l’année », a estimé S.E.M. Nicéphore Soglo. « Ces progrès dépendront de la capacité du pays à renforcer la légitimité de ses institutions et de l’État de droit. »
Au cours de sa mission de cinq jours, la délégation a rencontré notamment le Président Alpha Condé, le Président de l’Assemblée nationale, Claude Kory Kondiano, le Premier Ministre Ibrahima Kassory Fofana, le Président et des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des leaders de la majorité et de l’opposition, des personnalités de la société civile et de la presse, le Groupe National de Contact, des leaders religieux, dont l’Imam de la Grande Mosquée de Conakry ainsi qu’un représentant de l’Archevêque de Conakry, et des membres du corps diplomatique et d’autres partenaires internationaux de la Guinée.
Selon leur déclaration, nombre de Guinéens rencontrés ont exprimé des inquiétudes par rapport aux spéculations sur un éventuel changement au cadre constitutionnel du pays et à l’état de préparation en vue des élections législatives de février 2020.
Poursuivant, la délégation a souligné que la fébrilité croissante dans le pays, et surtout les manifestations politiques depuis octobre, qui ont occasionné des pertes en vies humaines, sont une autre source d’inquiétude alors que le pays se dirige vers une année électorale importante.
Elle a aussi relevé d’autres sujets auxquels il mériterait de prêter attention, comme la crédibilité du fichier électoral, les attentes concernant la gestion des élections, la résolution du contentieux électoral et la parité hommes-femmes dans les institutions électives.
Tout en relevant les nombreuses inquiétudes exprimées, la délégation a noté avec satisfaction que la reprise du dialogue entre les partis au pouvoir et dans l’opposition a renouvelé les efforts de l’Accord politique de 2016, ce qui représente un important progrès en amont des élections.
« En dépit des défis constatés, il est évident que les Guinéens ne sont pas découragés, » a estimé S.E.M. Goodluck Jonathan. « De nombreuses organisations de la société civile guinéenne entreprennent des initiatives visant à renforcer leur participation au processus électoral de 2020. La délégation a relevé que tous les Guinéens rencontrés ont exprimé le souhait d’avoir des élections paisibles, inclusives et crédibles en 2020. »
Les principaux objectifs de la délégation étaient de manifester un soutien international au processus électoral en Guinée, d’évaluer l’environnement politique et électoral en amont des élections de février 2020 et de proposer des recommandations sur la base de ses observations préliminaires afin de renforcer la confiance citoyenne et atténuer les risques de violence électorale.
Par Guinee28