À dix jours de l’élection présidentielle prévue pour le 18 octobre 2020, la Procureure de la CPI s’est dite « préoccupée »par les violences survenues ces derniers jours, en marge de la campagne électorale, faisant deux morts, dont l’un à Dalaba et l’autre à Faranah. Dans un communiqué Fatou Bensouda a prévenu que toute personne ‘’qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes, sera traduit en justice’’.
« À l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 18 octobre 2020, je suis très préoccupée par les récentes informations faisant état de brutalités entre les partisans des divers candidats et d’affrontements violents entre les manifestants et les forces de l’ordre. Ces épisodes récurrents de violences électorales sont déplorables. Ils contribuent à perpétuer le cycle de la violence en Guinée. Il est urgent d’y mettre un terme », a-t- déclaré dans un communiqué.
Dans le document, elle a également condamné « les propos incendiaires » tenus par certains acteurs politiques dans le cadre de leur campagne électorale, qui, selon elle, ont pour effet d’exacerber les tensions ethniques au sein du peuple de Guinée.
« Les dirigeants politiques ont non seulement le devoir de garantir un processus électoral transparent et pacifique, mais aussi d’empêcher et de dissuader leurs partisans de recourir à la violence, quelle qu’elle soit, avant et après le scrutin », a-t-elle souligné, prévenant que « toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes visés par le Statut de Rome est passible de poursuites devant les tribunaux de la Guinée ou devant la CPI. »
Par ailleurs, Fatou Bensouda a rassuré les victimes du massacre du 28 septembre 2009 et leurs familles, que son bureau ne reste pas les bras croisés. « Mon Bureau continue d’insister pour que les autorités organisent rapidement le procès des accusés. Je réaffirme mon soutien aux autorités guinéennes afin que les auteurs de ces événements tragiques rendent des comptes devant la justice et je me tiens prête à soutenir les initiatives nationales en vue de la tenue d’un procès équitable et impartial ».
« Toutefois, si ces démarches tardent encore à se concrétiser dans les faits, alors il est également de mon devoir de demander l’ouverture d’une enquête par mon Bureau dans le cadre de l’exercice indépendant et impartial du mandat qui m’a été confié en vertu du Statut de Rome », a-t-elle fait savoir.
Par Alpha Abdoulaye Diallo