Ce qui est arrivé aux présidents Lansana Conté, Moussa Dadis Camara et Alpha Condé, dégage une somme de leçons utiles pour leur jeune successeur Mamadi Doumbouya. Celles-ci devraient l’aider à circonscrire sa mission actuelle à promulguer la future constitution, conduire le processus électoral de fin de la transition, et à céder le fauteuil à un président civil désigné par les urnes.
Tous les démocrates qui sont parmi nous ne souhaitent pas que nos voisins d’Afrique et du reste du monde viennent à se moquer d’un ancien président pour s’être laissé piéger par des laudateurs connus du grand public ou tapis dans l’ombre. Ce sont eux qui ont tué le modèle exemplaire de patriote, père fondateur du régime libéral post-communiste et soldat de la démocratie en Lansana Conté.
A notre avis, la teneur de la sentence prononcée par le Tribunal criminel de Dixinn dans l’affaire massacre du 28-septembre 2009 est à prendre en considération dans l’exercice de la fonction de chef de l’Etat. A ceux qui s’en doutent, nous disons : oui, il y a une vie après le pouvoir !
Nous sommes vraiment sérieux là-dessus. Alpha Condé a eu la chance de diriger la Guinée pendant deux mandats. En plus, il a porté l’écharpe de président en exercice de l’Union africaine pour un mandat. Mais s’il avait annoncé que s’il venait à changer la constitution pour se tailler un mandat de plus ce serait trahir les valeurs pour lesquelles il s’est battu durant près d’un quart de siècle, Condé a souillé cet honneur que même le héros de notre indépendance n’a obtenu durant ses 26 ans au pouvoir. Alors, insistons à le lui dire.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire