Alors que le gouvernement maintient toujours son bilan de 56 morts, les ONG de défense des droits humains basées dans la région ont alourdi leur propre bilan, qui passe désormais à plus de 150 victimes, d’après RFI.
Dix jours après le drame survenu lors d’une finale d’un tournoi dotée du trophée Général Mamadi Doumbouya, le Collectif des ONG de défense des droits humains de Nzérékoré est en train d’identifier les victimes famille par famille et ajoute 15 morts à son décompte. Il ressort que la plupart d’entre elles sont des élèves et des apprentis âgés de moins de 18 ans.
Dimanche 01 décembre, une finale d’un tournoi en faveur du président de la transition le Général Mamadi Doumbouya a dégénéré au stade de 3 avril de Nzérékoré.
La finale opposait l’équipe de Nzérékoré et celle de Labé. Au moins deux membres du gouvernement avaient fait le déplacement pour y assister.
Mais dans les dernières minutes, ça a dégénéré. Jeunes et forces de l’ordre s’en sont mêlés, aboutissant à une situation chaotique.
Cela est parti lorsqu’un penalty est sifflé pour l’équipe locale. Les visiteurs contestent, s’en prennent à l’arbitre, une échauffourée débute alors que le terrain est envahi : selon des témoins, les forces de l’ordre jettent alors des gaz lacrymogènes. Des jeunes répondent par des jets de pierre. L’affrontement amène à un mouvement de foule vers la seule sortie de l’enceinte.
Une commission d’enquête a été mise par le gouvernement pour déterminer s’il y a des raisons d’engager ou non des poursuites judiciaires. Mais d’ores et déjà, le Premier ministre Bah Oury indexe l’arbitrage qui selon lui n’était pas à la hauteur. De son côté, l’opposition accuse les organisateurs du tournoi qu’elle qualifie de propagande en faveur d’une candidature du chef de la transition lors de l’élection présidentielle à venir.
Par Mariam Bâ