La France ne considère pas comme « définitive » la « tentative » de coup d’Etat au Niger, où des militaires putschistes séquestrent le président « démocratiquement élu » Mohamed Bazoum, a déclaré vendredi 28 juillet la ministre française des Affaires étrangères. Catherine Colonna a évoqué « des possibilités de sortie si les responsables de cette tentative entendent le message de la communauté internationale ».
Emmanuel Macron a parlé à plusieurs reprises à son homologue Mohamed Bazoum dont « nous demandons la libération », a-t-elle rapporté face à la presse. Le président nigérien « dit qu’il est en bonne santé et nous souhaitons non seulement qu’il soit libéré mais libéré en totale sécurité lui et sa famille comme préalable au retour à l’ordre constitutionnel », a exhorté la ministre.
« Le président légitime et reconnu »
A Niamey, l’armée a apporté jeudi son soutien aux militaires putschistes, qui ont accusé la France, dont 1 500 soldats se trouvent au Niger, d’avoir enfreint la fermeture des frontières en faisant atterrir un avion militaire à l’aéroport international de Niamey. Ils ont appelé « une fois pour toutes au respect strict des dispositions » prises par la junte.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « exige la libération immédiate du président Mohamed Bazoum qui reste le président légitime et légal du Niger reconnu par la Cédéao ». Selon la cheffe de la diplomatie française, « la Cédéao s’est expliquée avec la plus grande clarté ».
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu’alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays du Sahel, miné par les attaques de groupes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d’Etat depuis 2020.
AFP