Entre le mois de janvier et juin 2021, 1 146 migrants ont péri en mer Méditerranée en tentant de traverser vers l’Europe, soit plus du double par rapport à la même période l’année dernière, selon un nouveau rapport de l’Organisation internationale des migrations (OIM) qui appelle les États européens à agir.
Le nombre de migrants morts en mer en tentant de rejoindre l’Europe a plus que doublé cette année, a indiqué ce mercredi 14 juillet l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un nouveau rapport.
Selon les statistiques publiées par l’agence onusienne, au moins 1 146 personnes sont mortes en mer au cours du premier semestre 2021, en Méditerranée principalement mais aussi dans l’Atlantique. Parmi eux, il y avait 50 enfants.
L’année dernière, 513 avaient péri au cours de la même période, soit 120% de moins que cette année. Et 674 personnes avaient perdu la vie en 2019.
Côté Méditerranée, l’OIM comptabilise plus de 890 décès, et coté Atlantique, elle déplore au moins 250 décès. Un nombre particulièrement bas par rapport au décompte de l’ONG Caminando Fronteras, qui estime, elle, à près de 2 100 personnes le nombre de morts sur la route de l’Atlantique durant le premier semestre de cette année.
Ces chiffres ne prennent pas en compte les embarcations qui ont coulé hors des radars des navires humanitaires, des navires commerciaux, des navires des garde-côtes, et que personne n’a pu répertorier.
La plupart du temps, un seul navire humanitaire était en mer »
L’OIM regrette par ailleurs que les ONG soient criminalisées. « Les organisations civiles de recherche et de sauvetage ont continué à se heurter à des obstacles importants, la majorité de leurs bateaux étant bloqués dans les ports européens en raison de saisies administratives et de procédures pénales et administratives en cours contre les membres d’équipage », constate le rapport.
Pour le seul mois de juin 2021, « la plupart du temps, un seul bateau humanitaire était présent dans la zone de détresse et de sauvetage quand neuf autres étaient bloqués » à quai dans les ports européens, peut-on encore lire dans le document.
L’OIM note également que l’augmentation des décès intervient à un moment où les interceptions d’embarcations transportant des migrants au large des côtes nord-africaines sont en hausse.
« Mesures urgentes »
Depuis 2017, l’Italie et l’Union européenne financent, entraînent et équipent les garde-côtes libyens pour qu’ils empêchent les migrants de passer en Europe à bord d’embarcations de fortune.
Les garde-côtes libyens font pourtant face à de multiples accusations de mauvais traitements envers des demandeurs d’asile, conduisant nombre d’ONG à dénoncer cette politique. En vertu du droit maritime international, les personnes secourues en mer devraient être débarquées dans un port sûr. Et l’ONU ne considère par la Libye comme tel.
« L’OIM réitère l’appel lancé aux États pour qu’ils prennent des mesures urgentes et proactives afin de réduire les pertes de vies sur les routes migratoires maritimes vers l’Europe et qu’ils respectent leurs obligations en vertu du droit international », a déclaré le directeur général de l’OIM, Antonio Vitorino, cité dans un communiqué.
« L’augmentation des efforts de recherche et de sauvetage, la mise en place de mécanismes de débarquement prévisibles et la garantie d’un accès à des voies de migration sûres et légales sont des étapes clés pour atteindre cet objectif », a-t-il ajouté.
Avec infomigrants