Le colonel Mamady Doumbouya a été officiellement investi chef de l’Etat, chef de la transition en Guinée ce vendredi 1er octobre 2021, par les juges de la Cour suprême.
Dans son discours d’investiture, le tombeur d’Alpha Condé a réitéré que ni lui, les membres du CNRD et de la transition ne participerons aux prochaines élections. « Nous n’avons nulle intention de nous accrocher au pouvoir », dit-il, ajoutant que « c’est dans le souci de conjurer une crise politique majeure qui a fortement ébranlé la cohésion nationale et déchiré le tissu social, que les forces de défense et de sécurité ont pris les rênes du pays ».
Discours :
Monsieur le Président de la Cour suprême,
Monsieur le Président de la Cour des comptes,
Monsieur le Président de la Haute Autorité de la Communication,
Mesdames et Messieurs les membres du CNRD,
Mesdames, Messieurs les membres du corps diplomatique et consulaire accrédités en République de Guinée,
Distingués invités,
Mesdames, Messieurs,
C’est pour moi, un inestimable honneur de prendre la parole à cette occasion solennelle de prestation de serment, pour m’adresser à cette auguste assemblée et au peuple de Guinée tout entier, pour vous signifier toute ma reconnaissance et ma profonde gratitude pour votre présence remarquée à cette cérémonie.
Je mesure à sa juste valeur l’ampleur et l’immensité des charges qui me sont confiées en ma qualité de Président de la Transition, Chef de l’Etat.
Une lecture attentive de l’évolution politique de notre pays permet d’aboutir à une conclusion, celle relative à la nécessité d’apporter un changement.
En effet, comme vous le savez, la Guinée a connu, depuis le 5 septembre 2021, un changement politique suite à la prise de pouvoir par l’armée. Ceci est consécutif à une longue crise socio-politique et économique à laquelle le pays était confronté.
Lors de ma première adresse à la Nation, j’ai largement expliqué à l’opinion publique nationale et internationale les motifs à l’origine du changement intervenu et décliné en même temps les axes prioritaires que le Comité Nationale du Rassemblement pour le Développement s’est fixé dans sa mission de rassemblement du pays.
Aujourd’hui, je souhaiterais vivement insister sur le fait que c’est dans le souci de conjurer une crise politique majeure qui a fortement ébranlé la cohésion nationale et déchiré le tissu social, que les forces de défense et de sécurité ont pris les rênes du pays. Ainsi, sous la direction du Comité Nationale du Rassemblement pour le Développement, le pays s’est doté d’une Charte de la Transition, qui prévoit, notamment, un Gouvernement de Transition et un Conseil National de Transition, qui auront la charge de dérouler les différentes missions de la Transition.
Ces missions, se résument essentiellement à :
La rédaction d’une Nouvelle Constitution,
La refondation de l’Etat,
La lutte contre la corruption,
La réforme du système électoral et la refonte du fichier,
L’organisation des élections libres, crédibles et transparentes,
Et la réconciliation nationale.
Je réalise parfaitement l’ampleur des tâches qui nous attendent, mais demeure en même temps convaincu qu’avec le soutien de tous, les défis qui nous interpellent seront relevés. Pour y parvenir, j’en appelle, à l’esprit de solidarité et de patriotisme des uns et des autres. Car, c’est lorsque nous sommes unis que nous devenons forts. Mais divisés, nos efforts risquent de se noyer dans de nouvelles contradictions qui pourraient nous conduire à l’échec.
J’engagerais tout particulièrement à cet égard l’ensemble des organes de la Transition qui seront mis en place à veiller, chacun en ce qui le concerne, à la réalisation effective des missions qui sont les leurs.
Il est essentiel de rappeler ici le rôle important que devra jouer notre institution judiciaire en tant qu’élément d’équilibre et de paix sociale pour notre pays. L’indépendance et l’impartialité de la Justice constituent, à mes yeux, j’y insiste, un impératif afin d’instaurer la crédibilité de notre Etat et de recréer la confiance des citoyens dans l’institution judiciaire de notre pays. Ceci dénote l’immensité de la tâche qui attend notre corps judiciaire, qui en réalité a besoin d’une véritable renaissance.
Je réaffirme ici, l’engagement du CNRD au nom du peuple de Guinée, à respecter tous les engagement nationaux et internationaux auxquels le pays a souscrit.
De même, je voudrais souligner mon attachement particulier au raffermissement des liens d’amitiés et de fraternité avec nos voisins mais aussi avec tous les pays partenaires et amis de la Guinée.
En tant que membre fondateur de l’Union Africaine et attaché aux valeurs panafricaines, notre pays continuera à tenir son rang dans l’intégration et le rayonnement du continent.
Je voudrais ici réitérer notre engagement que ni moi, ni aucun membre du CN-RD et des organes de la Transition ne sera candidat aux élections à venir, et que nous n’avons nulle intention de nous accrocher au pouvoir.
Mesdames, Messieurs,
Distingués invités,
Avant de clore mon propos, je lance un appel fraternel et patriotique au peuple de Guinée dans son ensemble, à saisir cette opportunité pour refonder une Nation forte pendant cette période de Transition. Nous devrons œuvrer ensemble pour poser les bases d’une société reconciliée et engagée pour son développement socio-économique, durable au profit de tous.
Puisse Dieu Tout Puissant nous accompagner.
Vive la République,
Vive la Guinée,
Vive le CNRD