Il y a environ 235.000 migrants en Libye prêts à partir pour l’Italie dès que l’occasion s’en présentera, a affirmé l’émissaire de l’ONU dans ce pays, l’Allemand Martin Kobler, dans une interview jeudi au quotidien La Stampa.
« Sur nos listes, il y a 235.000 migrants qui n’attendent que la bonne occasion pour partir en Italie, et ils le feront », a-t-il dit.
« Le renforcement de la sécurité est la question la plus importante en ce moment. Si nous avons une armée forte et unie, pas morcelée, alors les dangers du terrorisme et de la traite des êtres humains finiront », a ajouté M. Kobler.
Selon des chiffres du ministère italien de l’Intérieur en date de mercredi, le nombre de migrants arrivés en Italie par la Méditerranée depuis le début de l’année a atteint 128.397, en hausse de 5,15% par rapport à la même période en 2015.
La communauté internationale est préoccupée actuellement par les risques d’une guerre civile frontale entre les forces du gouvernement d’union (GNA), basé à Tripoli et soutenu par l’ONU, et celles du gouvernement parallèle siégeant dans l’est.
Les forces de ce gouvernement sont dirigées par le général Khalifa Haftar qui a récemment pris le contrôle d’importants terminaux pétroliers.
Cette offensive des forces de général Haftar « est très préoccupante », a ajouté M. Kobler qui s’est déclaré disposé à rencontrer ce militaire controversé pour chercher une solution permettant la création d’une armée unifiée libyenne.
« Les tensions militaires (entre les deux gouvernements libyens, ndlr) existent, on ne peut pas le nier. La Libye a cependant besoin de dialogue, de stabilité et d’unité. J’ai contacté le général Haftar et je suis prêt à le rencontrer pour trouver une solution permettant de former une armée unique pour combattre tous ensemble le terrorisme et protéger le pétrole », a précisé l’émissaire de l’ONU.
« Le pétrole appartient à tous les Libyens, pas à une partie seulement », a-t-il ajouté.
Personnage controversé, Haftar est considéré comme le principal obstacle au processus parrainé par l’ONU en vue de rassembler les parties libyennes.
AFP