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Lettre ouverte à François Soudan

Monsieur, après  vos  élucubrations infondées  et  inféodées couchées  sur  ce  torchon  que  vous  osez contre  toute  déontologie  appelé article, je  me  fais  le  devoir  en  tant  que  fils  du  rouge, jaune  et  vert de   vous  rappeler  à l’ordre et  surtout  vous  inviter  à  revisiter  les  fondamentaux du  journalisme . Pas  parce  que vous  ne  les  maîtrisez  pas  non ! parce que  vous  les  avez  foulé  au  sol  par  choix  personnel.

Au  fil  des  ans,  vous  avez  capitalisé de  l’expérience  mais votre plume  n’arrive  pas  à  trouver  la  sagesse et  la  positivité qu’elle  devait  avoir.

Informer, sensibiliser  et  éduquer, c’est  le  créneau d’une  plume noble, à ces  qualités  on  peut  rajouter  la  neutralité mais  où  est  elle  votre  neutralité ? Je  ne  sais  pas  quelle  catégorie  de  lecteurs  vous  ciblez mais  je sais  que  vos  propos  sont  mensongers  et  truffés de  stigmates que  vous  collez  à  des  gens  que   vous  ne  connaissez  que  de  la  description  caricaturale  et  emplie  de  haine  de  vos  commanditaires ou  devrai  je dire  ‘’vos  clients’’.

M. Soudan, du ‘’ghetto peuhl’’  dont  vous  parlez, vous  savez  quoi ? Le  ghetto dans sa  compréhension  la  plus  simple  est  un  endroit  où une minorité  est  parquée, donc  où  des  exclus  sont mis, alors  que Ratoma est  un  espace  où  les  gens  ont  acquis  les  terres  à  la  sueur  de  leur  front et  pour  votre  gouverne les  endroits les  plus  beaux de  la  capitale  guinéenne   se  retrouvent  dans  votre  ‘’ghetto’’.Maquis  aurait  mieux concordé  à  votre  idée  du  ghetto. Une majorité  sociale pour  éviter  le  terme  ethnie  ne  peut  se  retrouver  dans  le  ghetto, je  vous  rappelle  qu’on  parle  là de 34% de  la  population  guinéenne.

La  Guinée vit  une  période  cruciale  de son  histoire et  les  replis  identitaires que  des  mercenaires  de  la  plume  entretiennent et  dont  vous  êtes  partie  intégrante constituent un  danger.

La rue contre  les  urnes, c’est  bien  de  vous mais  un  esprit  plus  neutre  aurait  titré  la  rue  pour  garantir  le  résultat  des  urnes. Nul de  tous  ceux  qui  vivent  les  réalités  du  pays , ses  contrastes et  ses  différences qui  sont  ses  premières  ressources  n’accorderaient  du  respect  à  cet  article.

M. Soudan, vous avez choisi de  prendre  parti  dans  une  situation  où  une  minorité s’est  érigée  en  fossoyeur  de  l’économie  d’un  pays  et  où  la  proximité  au  chef  de  l’Etat  est  une  garantie  d’impunité à  toute  dérogation  aux  règles  de  droit  et  à  la  morale.

M. Soudan, vous étiez où quand le  RPG  a  truqué  les  élections  de  2010 ? les boucheries  perpétrées à  chaque  marche, quand  les  sbires  du  régime  ont  tiré  vous  étiez  où ? Je  vous  rappelle  qu’on  est  pas  loin  du  chiffre  de cent victimes.

A moins  que  vous  ne  l’ouvrez  que  si  l’encre  noire  de  la  corruption coule  dans  votre  réservoir.

Où  étiez  vous quand se  dégradait  le  niveau  de  vie  des  guinéens, ce  paradis  du  pays  que  les  intérêts  égoïstes  que  vous  encouragez  ont  transformé  en  enfer, vous  étiez  où  quand  le  salaire  ne  peut  plus  nourrir  son  titulaire  et  les  familles  vivotent assises  sur une immense  fortune.

M. Soudan, il est  clair  que  vous  avez  vendu  votre  âme  au  diable mais  en  aliénant  votre  clairvoyance  et  votre  intégrité   vous  jetez  le  discrédit  sur  jeune Afrique  ,un organe  qui a fait  la  fierté  de  ses  lecteurs  des  décennies  durant.

M. Soudan, il est un  excès d’honneur que  les  guinéens  vous  accordent  en  vous  ‘’mitraillant’’ depuis  la  parution  de  votre  torchon.

Le  régime  guinéen  est  aux  abois et  a  besoin de  caisse  de  résonance  comme  vous  pour  lui  passer  un  vernis démocratique afin  qu’il  puisse berner  l’opinion  internationale.

M. Soudan, cette bourde que  vous  avez  commise est  la  bourde  de  trop et  le  masque  est  tombé.

Autant Bechir  Ben, Siradio Diallo et  autres  pionniers se  sont  illustrés  dans  le   bon  sens  des  putes  comme  vous  et   Cheick Yerim  Seck  êtes  des  prophètes  du  mal.

Si  vous  étiez  un  homme  d’honneur  vous  vous  seriez  fait  harakiri  mais  hélas…

Toutefois en  attendant un mea  culpa  de  vous  et  bien  entendu  d’une  repentance, je  voudrais  que  ces  mots d’un  guinéen  attaché à  l’unité  de  son  pays  hante  votre  sommeil  de  mercenaire de  la  plume.

Bien  à vous

Par Ousmane Tkillah Tounkara, journaliste-blogueur & conservateur junior au musée du Foutah

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