La France est « particulièrement » préoccupée par les violences politiques en Guinée, où le projet de troisième mandat prêté au président Alpha Condé est très contesté, et appelle à « l’apaisement » dans ce pays, a déclaré mardi le chef de la diplomatie française.
« Nous sommes aujourd’hui particulièrement soucieux de la situation en Guinée et nous appelons à l’apaisement », a relevé Jean-Yves Le Drian lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale.
« Nous sommes très attentifs avec nos partenaires à l’apaisement en Guinée », a ajouté le ministre français des Affaires étrangères.
« C’est la situation la plus sensible aujourd’hui (dans la région) et l’engagement du président Alpha Condé à demander une réforme de la Constitution ne nous paraît pas être obligatoirement partagé ni par sa population ni par ses voisins », a-t-il souligné.
L’opposition en Guinée est convaincue qu’Alpha Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, entend se représenter fin 2020 alors que la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Elle a été confortée dans ses craintes en décembre quand M. Condé, 81 ans, a indiqué qu’il comptait soumettre aux Guinéens un projet de nouvelle Constitution, même s’il ne s’est pas exprimé sur ses intentions personnelles.
Au moins 23 civils et un gendarme ont trouvé la mort dans ce contexte depuis la mi-octobre et le début d’une protestation à plusieurs reprises durement réprimée par les services de sécurité.
Le mouvement est monté d’un cran lundi avec le lancement par l’opposition d’une mobilisation « massive » et « illimitée ». Trois personnes ont été tuées depuis dans les violences politiques. Deux commissariats ont aussi été saccagés mardi à Pita, à 200 km de la capitale, Conakry, de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Source : AFP