Les arrestations ciblées des forces de l’ordre contre certains responsables et militants de l’Union des forces démocratiques de Guinée(UFDG) se poursuivent dans les rues de Conakry. Au lendemain de la mort de trois militants, Boubacar Diallo et Mamadou Bailo Diallo, tous tués par balles au quartier Wannidara, dans la commune de Ratoma et un autre à Bailobayah, le Secrétaire en charge des affaires électorales, Section de Sonfonia centre2, bureau jeunes du parti, Alpha Isiaga Diallo, a été arrêté par des gendarmes.
Selon plusieurs témoins rencontrés par notre reporter, il a été interpellé dans la matinée de ce jeudi 15 mars 2018, à son domicile par des agents de la gendarmerie, qui l’ont tabassé, menotté avant de l’emmener dans leur pick-up à l’escadron mobile no2 de Hamdallaye.
Ce n’est pas la première fois que ce jeune opposant est arrêté par les forces de l’ordre. En novembre 2013, il avait été aussi interpellé et jeté dans une prison à Sonfonia, où il avait passé une semaine.
Il faut signaler que plusieurs autres militants et responsables de ce parti dirigé par Cellou Dalein Diallo, ont aussi été arrêtés ce jeudi, un peu partout dans les quartiers qui lui sont favorables.
Contacté par notre rédaction, les autorités n’ont pas souhaité commenter ces cas d’arrestations. Des arrestations qui interviennent au lendemain d’une manifestation meurtrière de l’opposition qui conteste les résultats des élections communales du 04 février, officiellement remportées par le parti au pouvoir.
Selon le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, les trois jeunes tués hier, portent le bilan à 92 opposants tués depuis l’accession au pouvoir d’Alpha Condé en 2010.
Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent régulièrement le lourd bilan de victimes lors des manifestations politiques ou sociales en Guinée. « Jusqu’à présent, aucune des investigations menées dans le cadre des violences commises au cours de manifestations n’a conduit à un procès », avaient déploré en mars 2017 plusieurs de ces organisations, dont la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).
Par Sidiki Mara