BEIJING, 27 septembre (Xinhua) — Le développement de l’agriculture en Chine, en particulier ses avancées en matière d’innovation technologique agricole et son agriculture spéciale dans de nombreuses provinces, dont le Guizhou (sud-ouest), contribue à accroître la capacité africaine en matière d’approvisionnement en produits agricoles essentiels, selon le professeur Cheng Jianping, directeur adjoint de l’institut d’agronomie de l’Université du Guizhou.
- Cheng et cinq collègues de l’Université du Guizhou se sont rendus en 2019 en Gambie et en Egypte pour une formation de vulgarisation aux nouvelles techniques agronomiques modernes Chine-Afrique, dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ».
« Au cours de la formation organisée à l’Université de Gambie, on a appris de la part des enseignants et étudiants que pendant la saison sèche là-bas, la maladie liée au virus de la mosaïque du manioc sévissait, les agriculteurs recherchant toujours des méthodes utiles contre cette maladie », explique-t-il.
« En fait, au Guizhou, la culture en masse de la pomme de terre souffrait également de maladies virales, ce qui était similaire à la situation en Gambie », d’après M. Cheng. « Des chercheurs de notre institut se sont efforcés de surmonter ces difficultés agronomiques ces dernières années ».
« Nous souhaitons améliorer l’utilisation des pesticides contre ces maladies virales par l’intermédiaire de pulvérisateurs électrostatiques », explique cet expert chinois. « C’est plutôt efficace, et moins cher que les drones, particulièrement pour les régions rurales. Cela convient également à la situation en Afrique ».
De l’autre côté du continent africain, au Kenya, la première récolte d’une variété de maïs à haut rendement, conçue par le centre de recherche sino-africain de l’université Jomo Kenyatta d’agriculture et de technologie grâce à des recherches conjointes entre des scientifiques chinois et kenyans, a été dévoilée en novembre 2022.
Les chercheurs chinois et kenyans ont identifié une variété de maïs locale et mené des recherches sur les pratiques agronomiques viables, telles que le désherbage, l’espacement, la lutte contre les animaux ravageurs et les maladies, afin d’accroître son rendement sans altérer sa composition génétique.
Selon le ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales, en 2022, la contribution des progrès scientifiques et technologiques à l’agriculture en Chine s’est élevée à 62,4%, ce qui a permis au pays d’être à l’avant-garde mondiale quant au niveau global d’innovation technologique agricole.
Concernant l’agriculture spéciale, « je me souviens qu’à l’Université d’Alexandrie, en Egypte, lors de notre rencontre avec les étudiants et les agriculteurs locaux, ces derniers se sont intéressés à notre présentation de la culture des champignons comestibles ».
D’après M. Cheng, l’industrie des champignons comestibles du Guizhou n’est née qu’à la fin de 2016. A l’époque, de nombreux cultivars dans certains endroits ne s’adaptaient pas à l’environnement et au climat, entraînant un faible rendement, et les populations rurales pouvaient difficilement compter sur la culture des champignons pour gagner leur vie.
« Depuis 2019, une équipe d’experts dans le domaine des champignons comestibles de notre université offre une assistance aux myciculteurs dans la sélection et l’amélioration des variétés, la plantation, la lutte contre les maladies, etc. », note-t-il.
« La prospérité de l’industrie des champignons au Guizhou dépend de la situation financière des myciculteurs », explique M. Cheng. Il se dit convaincu que d’ici deux ans, le Guizhou deviendrait certainement la principale province productrice de champignons comestibles à l’échelle nationale.
« A mon avis, l’expérience de la culture des champignons comestibles peut être élargie à l’Afrique, parce qu’elle contribue à améliorer le régime alimentaire des résidents africains, ainsi que l’état physique et la santé des populations locales. »
« Ainsi, en combinant la puissante industrie des champignons comestibles de notre pays avec les ressources et les avantages du marché de l’Afrique, la technologie de cette industrie chinoise deviendra le ‘fer de lance’ de la coopération agricole sino-africaine, permettant un développement agricole mutuellement bénéfique entre la Chine et l’Afrique », analyse le professeur.
La Chine a déjà mené une vulgarisation des techniques de culture des champignons comestibles dans plusieurs pays africains. Par exemple, en Zambie, une société chinoise a investi et construit en 2013 une base de production de champignons à Lusaka, capitale du pays, où elle cultive des champignons tels que le pleurote, le shiitake et le champignon blanc, ce qui enrichit la diversité des champignons dans le pays et réduit les prix.
Au Rwanda, la partie chinoise a formé entre 2011 et 2021 plus de 5.000 techniciens agricoles et agriculteurs, et l’industrie de la culture des champignons comestibles contribue davantage à l’économie locale. Les agriculteurs possèdent maintenant une expertise avancée, une connaissance du marché et bénéficient à la fois d’avantages économiques et sociaux grâce à leurs récoltes.
Lors du Dialogue des dirigeants chinois et africains tenu le mois dernier à Johannesburg, en Afrique du Sud, la Chine a promis de lancer le Programme d’assistance à la modernisation de l’agriculture de l’Afrique.
Elle accompagnera l’Afrique dans l’extension de ses cultures céréalières, encouragera les entreprises chinoises à accroître leurs investissements dans l’agriculture en Afrique et renforcera la coopération sur les technologies agricoles, dont celles liées aux semences, en vue de contribuer à la transformation et à la montée en gamme de l’agriculture en Afrique.
Selon M. Cheng, les remarquables réalisations durant plus de quarante ans de réforme et d’ouverture en Chine suscitent des réactions en Afrique, et la vision et la mise en œuvre de l’initiative « la Ceinture et la Route » trouvent également un vif écho.
Xinhua