L’autre jour, au deuxième sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, les présidents Embaló de Guinée Bissau, Sall du Sénégal, Assoumani président en exercice de l’Union Africaine (UA) et Faki de la Commission de l’UA ont préféré ne pas figurer sur la photo de famille avec leur hôte Poutine aux côtés des représentants des régimes putschistes.
Comme vous, j’ai applaudi ce geste fort et plein de délicatesse. Cette attitude d’hommes d’Etat conscients de leur responsabilité devant l’avenir de l’Afrique qui se construit au présent est digne d’être saluée, car elle nous rappelle une fois encore les engagements de la Cédéao vis-à-vis de la protection des régimes licites.
Mais disons que snober ces usurpateurs de pouvoir ne suffit pas. Il faudrait que la Cédéao revoie ses textes pour déployer dans les prochains mois des troupes de maintien de l’ordre démocratique. Cela garantit le retour au pouvoir du président Mohamed Bazoum. Si elle ne fait pas, la Cédéao risque de devenir une tigresse en pot de terre. Et son inaction portera gravement atteinte à la sécurité et la tranquillité des pays de l’axe du bien qui deviendraient ainsi des proies faciles pour les putschistes et leurs suppôts.
J’ose croire que le prochain sommet de la Cédéao réunira tous les moyens pour aider la démocratie à faire son retour au Niger. En attendant, qu’aucune institution ne reconnaisse le régime du 26 juillet. L’urgence étant de bouter les militaires hors du palais, ce défi est à relever. Personne ne doit croiser les bras, se cacher dans des déclarations de principe, ou jouer de l’hypocrisie. J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire