Des dizaines de morts et plusieurs blessés. La finale du tournoi dotée du trophée Général Mamadi Doumbouya vire à la tragédie à Nzérékoré, dans le sud du pays.
La finale opposait l’équipe de Nzérékoré et celle de Labé. Plusieurs membres du gouvernement avaient fait le déplacement pour y assister.
Mais dans les dernières minutes, ça a dégénéré. Jeunes et forces de l’ordre s’en sont mêlés, aboutissant à une situation chaotique.
Cela est parti lorsqu’un penalty est sifflé pour l’équipe locale. Les visiteurs contestent, s’en prennent à l’arbitre, une échauffourée débute alors que le terrain est envahi : selon des témoins, les forces de l’ordre jettent alors des gaz lacrymogènes. Des jeunes répondent par des jets de pierre. L’affrontement amène à un mouvement de foule vers la seule sortie de l’enceinte.
Aucun bilan officiel pour le moment, mais à l’hôpital régional, les médecins sont débordés. Plusieurs corps, dont beaucoup des gamins, ont été déposés.
Sur X, le Premier ministre Bah Oury « déplore les incidents qui ont émaillé le match ». Il confirme qu’il y a « des victimes » et ajoute que « les autorités régionales sont à pied d’œuvre pour rétablir le calme et la sérénité au sein de la population. Les autorités morales de la ville sont priées de concourir aussi à la restauration de la quiétude sociale », poursuit-il.
De leurs côté, l’ANAD et le FNDC déplorent ces événements tragiques et tiennent responsables les autorités de la transition.
» Les sentiments d’émotion qui nous animent ne doivent pas cependant nous détourner des raisons qui ont conduit au drame. Depuis un certain temps, des tournois sont organisés à travers tout le pays pour susciter et soutenir la candidature illégale et inopportune du Général Mamadi Doumbouya a la prochaine élection présidentielle. Or nul n’ignore que l’article 46 de la charte de la Transition qu’il a juré de respecter et son engagement sur l’honneur de ne pas concourir à cette échéance électorale le lui interdisent. Le CNRD, en particulier, le Général Mamadi Doumbouya, et tous ceux qui œuvrent pour la commission du parjure sont responsables des graves événements qui viennent de se produire. Ils doivent en rendre compte devant le peuple de Guinée. »
Il faut noter que ce drame intervient alors que plusieurs évènements de ce type au nom du chef de la junte sont organisés depuis mi-septembre à l’intérieur du pays, afin de préparer sa candidature à la future présidentielle, estiment ses détracteurs.
Par I. Sylla