Six mois jour pour jour sans nouvelles des opposants guinéens Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. Le 9 juillet dernier à Conakry, les leaders du mouvement pro-démocratie FNDC étaient enlevés à leur domicile en pleine nuit.
Le mouvement pro-démocratie FNDC et les partis d’opposition pointent du doigt la junte du général Mamadi Doumbouya. Selon les témoignages, ce sont des éléments de l’armée qui ont kidnappé les deux militants guinéens, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, le 9 juillet dernier.
Les autorités guinéennes affirment avoir ouvert une enquête sur leur disparition, mais depuis, il n’y a jamais eu la moindre communication judiciaire sur l’évolution des recherches.
Des hommes en uniforme
Ce 9 juillet au soir, Mamadou Billo Bah et Foniké Menguè sont au domicile de ce dernier au quartier Minière de Conakry. Ils discutent des préparatifs d’une manifestation à venir lorsque débarquent des hommes en civil et en uniforme, identifiés par les familles et les voisins comme des gendarmes et des membres des Forces spéciales. Les hommes en uniforme traînent de force les opposants hors du domicile, sous le regard impuissant de leurs épouses et des riverains, avant de les convoyer vers un lieu inconnu.
Dans les jours qui suivent pleuvent les condamnations de militants africains tels que ceux des mouvements Y en a Marre et AfricTivistes, vite rejoints par l’Onu, l’Union européenne, la Grande-Bretagne et les États-Unis, entre autres.
À la même période, le jeune Mohamed Cissé, enlevé avec Mamadou Billo Bah et Foniké Menguè en voulant les protéger, livre le récit vidéo des tortures qu’il affirme avoir subies, dans l’enceinte même de la présidence. Aujourd’hui caché à Dakar, Mohamed Cissé vit toujours dans la peur de représailles.
L’an dernier, d’autres civils ont été kidnappés à Conakry, comme le journaliste Habib Marouane Camara et l’ex-secrétaire général du ministère des Mines Saadou Nimaga, toujours introuvables.
Rfi