Les assisses nationales s’ouvrent ce mardi 22 mars 2022, au Palais Mohamed V de Conakry. A l’initiative du président de la transition, elles visent officiellement à favoriser le pardon et la réconciliation en Guinée. Mais le moins que l’on puisse dire et qu’elles démarrent sur fond de boycott de la grande majorité de la classe politique et une partie de la société civile.
A l’issue d’une réunion hier lundi, une soixantaine de partis politiques, dont l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, l’UFR de Sidya Touré…, ont décidé de ne pas prendre part à ces assisses nationales. Premier motif, le choix du thème « vérité-réconciliation-pardon». A ce titre, ces partis politiques soutiennent qu’il ne peut y avoir de réconciliation et de pardon sans une véritable justice en amont. A cela, ils dénoncent aussi l’absence des TDR (termes de références).
Au-delà de ces partis politiques, le front national pour la défense de la Constitution (FNDC) semble aussi aller dans le sens du boycott. En effet, en lieu et place des assises nationales, le mouvement qui a lutté contre le troisième mandat d’Alpha Condé suggère la prolongation du mandat de la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale pour qu’elle s’attèle à des consultations pour la période allant de 2016 à 2021 à l’effet de compléter son rapport et mettre en place la Commission définitive intitulée : Commission, Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
Le 18 mars dernier, une dizaine d’ONGs et d’Associations des victimes de droits de l’homme, (OGDH, AVCB, et AVIPA…,) ont également posé deux conditions pour leur participation, dont la communication des termes de référence des Assises Nationales et l’engagement des autorités à mettre en place, à la fin des Assises, la commission de réconciliation dont la composition et le mandat seront adoptés de façon consensuelle.
Pour la réussite de ces assises nationales, le gouvernement de la transition a décidé de jeter son dévolu sur la presse. Ce 21 mars, la ministre de l’Information et de la Communication a d’ailleurs rencontré certains responsables des médias. Objectif, leur demander de s’impliquer pour la réussite de ces assisses, assises qui devront durer 39 jours.
Par Alpha A. Diallo