Le gouvernement guinéen a fini par se plier devant les injonctions du Fonds monétaire international (FMI), qui avait recommandé à l’administration d’Alpha Condé de mettre à terme aux subventions dans le secteur de l’énergie pour réduire le déséquilibre macroéconomique du pays. En effet, dans une note d’information en date du 05 mai, la ministre de l’Economie et des Finances, Maladho Kaba a annoncé plusieurs mesures visant à faire face à la gestion budgétaire. Parmi elles, la réduction progressive des subventions allouées à l’électricité.
« Si la gestion monétaire et du taux de change s’est avérée satisfaisante, la gestion budgétaire a connu une performance en deçà des objectifs du programme. Elle s’est traduite par un déficit de base de 1.1% du PIB résultant de moins-values de recettes importantes et de dépenses exécutées au-delà des niveaux prévus. Cette exécution mitigée reflète également la nécessité de prendre des mesures courageuses et surtout inévitables dans des secteurs tels que celui de l’énergie ou pétrolier », dit la ministre.
Face à cette situation, le Gouvernement a prévu un paquet de mesures correctives, dont les effets ont été déjà perceptibles depuis janvier 2018 et se poursuivent, souligne-t-elle.
« D’autres mesures ont été discutées et visent un excédent budgétaire de 0.8% du PIB dès 2018. Il s’agit de: (1) la réduction progressive des subventions au secteur de l’énergie, (2) la mobilisation de nouvelles recettes budgétaires et (3) la qualification des dépenses », a-t-elle ajouté.
Cette annonce de la réduction progressive des subventions allouées à l’énergie, fait suite à la conclusion d’un accord entre la Guinée et le FMI, concernant la première revue du programme soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC).
Cependant, elle risque de mettre un coup dur à la fourniture d’électricité dans le pays. Fourniture qui était déjà loin d’être satisfaisante même dans la capitale Conakry, où les manifestations contre le manque d’électricité sont nombreuses.
Par Alpha Abdoulaye Diallo