Human Rights Watch a dénoncé ce jeudi 19 novembre, les violences et la répression postélectorales en Guinée, ayant t fait au moins 12 morts, selon l’ONG, 21 selon le gouvernement et 49 selon l’opposition.
Les autorités devraient ouvrir des enquêtes sur l’usage excessif de la force et traduire les responsables en justice, a appelé l’ONG de défense des droits de l’homme, qui estime que « cette répression généralisée a fragilisé la crédibilité » de l’élection présidentielle du 18 octobre.
« Les actions brutales menées contre des manifestants et d’autres personnes à Conakry se sont inscrites dans un contexte de répression généralisée qui a fragilisé la crédibilité des élections », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Les autorités devraient maitriser les forces de sécurité, enquêter sur les individus impliqués dans des exactions et les sanctionner, et tous les dirigeants politiques devraient demander d’urgence à leurs partisans de s’abstenir de toute violence », ajoute-t-elle.
Certains manifestants ont agressé et jeté des pierres et d’autres projectiles sur la police et les gendarmes, tuant au moins six membres des forces de sécurité, selon le gouvernement, rappelle l’ONG, ajoutant qu’une personne est décédée lors de violences intercommunautaires, tandis que des dizaines d’autres ont été blessées dans des heurts dans la capitale, dont au moins 29 par les forces de sécurité qui ont ouvert le feu ou lancé des grenades lacrymogènes.
Human Rights Watch est revenu également sur l’assignation à résidence de Cellou Dalein Diallo, les coupures d’internet ou de téléphone et la suspension de certains médias.
Le ministre de la Sécurité rejette les acusations
Interrogé sur ces violences, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Albert Damantang Camara a rejeté l’allégation selon laquelle les forces de sécurité auraient tué des personnes, arguant que « beaucoup ont été tuées par des balles tirées par des fusils de calibre 12, des fusils de chasse, qui ne sont pas utilisés par nos forces de sécurité », a-t-il répondu à Human Rights Watch.
Mais cette réponse du ministre ne séduit point l’ONG qui déclaré n’avoir trouvé aucune preuve que des armes ont été utilisées par des civils pendant les violences.
Au contraire, les déclarations d’Albert Damantang Camara divergent avec des nombreux témoignages, souligne-t-elle.
Par Alpha Abdoulaye Diallo