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Guinée : la CENI se déchire autour des législatives !

Se dirige-t-on vers une nouvelle crise politique en Guinée ? Rien n’est moins sûr à voir ce qui se trame au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), concernant l’organisation des élections législatives avant la fin de l’année comme l’a souhaité le chef de l’Etat lors de son discours à la nation du 04 septembre.

Ainsi, à l’issu d’une rencontre avec le premier ministre ce lundi 16 septembre 2019, le président de la CENI, Amadou Salifou Kébé, s’inscrivant dans la volonté du président Alpha Condé, a annoncé la tenue des législatives le 28 décembre 2019. Sauf que cette date ne fait pas l’unanimité au sein de la commission électorale.

Dans une déclaration,  7 de 17commissaires de l’Institution ont déclaré qu’ils ne s’associent pas dans le travail effectué par leur président.  Il s’agit de  Mamadou Bano SOW, Vice-Président de la CENI ;  Yousouf L éno, Rapporteur; Dr. Alhassane Makanera KAKE, Directeur du département Juridique ; Diogo BALDE. Directeur adjoint du département planification et Opérations ; Hadja Saran KANDE, Directrice (adjoint du département Logistique ; Marie Helene SYLLA, Directrice du département des Démembrements  et Safa TOUNKARA, Directeur adjoint du département Fichier Electoral.

« Vouloir organiser les élections législatives d’ici la fin de l’année 2019, soit en moins de 100 jours, c’est vouloir biaiser le processus électoral avec le non-respect des délais légaux prévues par le code électoral, la réduction significative des délais opérationnels  majeurs (enrôlement des électeurs, dédoublonnage des électeurs, etc.) et la non prise en compte de certaines recommandations de l’audit du fichier électoral », ont-ils déclaré, estimant que ces élections ne peuvent être organisées qu’au mois de Mars 2020.

« Lors de la retraite de la CENI à Kindia, au mois de Mai dernier, un chronogramme avait été élaboré avec tous les acteurs concernés. Un délai de 235 jours avait été retenu pour la tenue des élections législatives à partir de la levée de toutes les contraintes financières, administratives et techniques » ont-t-ils rappelé, faisant savoir que ce n’est que le 09 Septembre que le gouvernement s’est engagé à lever toutes ces contraintes.

« Avec notre serment de commissaire et la nature indépendante de notre institution, nous ne pouvons accepter aucune forme de violation de la loi, aucune limitation illégale du droit d’inscription des électeurs », disent-ils laissant craindre une nouvelle crise politique dans le pays à un peu plus d’un an de la fin du second et dernier mandat d’Alpha Condé, même si beaucoup redoute une modification de la Constitution dans le but de le maintenir au pouvoir au-delà de 2020.

Faudrait-t-il rappeler que le mandat des députés qui a expiré depuis janvier dernier a été prorogé par le chef de l’Etat jusqu’à la tenue des prochaines législatives.

Par Alpha Abdoulaye Diallo

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