Six personnes ont péri dans des accidents liés à de fortes pluies qui s’abattent depuis mardi sur Conakry, la capitale guinéenne, selon des familles de victimes et de témoins mercredi.
Tous les décès ont été rapportés à Enta Nord, quartier défavorisé de la banlieue sud-est de la capitale, d’après des témoignages rapportés par des médias locaux et des résidents joints par l’AFP, qui ont aussi évoqué de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels.
Un chef de famille, Aboubacar Camara, a affirmé à la télévision publique guinéenne avoir perdu quatre enfants, tués par l’effondrement d’une partie de leur maison alors qu’ils dormaient, dans la nuit de mardi à mercredi.
« Nous étions en plein sommeil lorsque j’ai entendu un grand bruit. J’ai sursauté » et, une fois hors de la chambre, « j’ai trouvé qu’un pan de ma concession (maison) est tombé sur mes enfants, qui ont tous rendu l’âme sur le coup », a raconté M. Camara.
Des résidents du quartier ont confirmé ces décès et indiqué que deux corps avaient été découverts dans un autre secteur d’Enta Nord. Il s’agit de deux jeunes hommes – ayant entre 18 et 22 ans – morts noyés dans un canal d’évacuation à ciel ouvert encombré d’ordures.
« Le plus jeune a perdu une chaussure en voulant sauter au-dessus du caniveau » dans lequel il est tombé en tentant de récupérer sa chaussure, son ami a connu le même sort en voulant le sauver, a affirmé un des témoins sous couvert de l’anonymat. « Tous deux sont morts noyés. »
Un autre témoin, Alfa Ibrahima Sow, a mis en cause la spéculation foncière et les pratiques véreuses de certains responsables locaux, qui ont vendu des terrains non adaptés à la construction de logements, y compris des voies de ruissellement d’eaux de pluies.
« Nous avons des chefs de quartier qui ne s’occupent que de la vente d’espaces vides, des aires de jeux, des endroits de passage obligé des eaux de ruissellement. Et les conséquences sont souvent dramatiques comme celles que nous vivons aujourd’hui (mercredi) », a dit M. Sow.
Les morts ou disparitions de personnes sont fréquentes en Guinée pendant la saison des pluies, à Conakry notamment, résultant soit de noyades soit d’éboulements.
AFP