Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a limogé son gouvernement lundi « avec effet immédiat ».
Une élection présidentielle est prévue le mois prochain dans le pays.M. Vaz a déclaré que la décision, lue à la radio nationale, était basée sur une « grave crise politique » dans le pays, qui a « empêché le fonctionnement normal de certaines institutions ».Cette annoncen intervient quelques jours après que le Premier ministre Aristide Gomes a dénoncé une tentative de coup d’Etat et que la police a violemment réprimé une manifestation de l’opposition.Un manifestant a été tué samedi et plusieurs autres blessés lors d’un rassemblement appelant à repousser les élections prévues le 24 novembre.
L’opposition veut que les élections soient reportées pour une mise à jour du fichier électoral afin de prévenir la fraude électorale.M. Vaz, 62 ans, est en fonction depuis 2014 après avoir remporté la présidentielle au second tour.
Les analystes ont vu sa victoire comme un nouveau départ pour un pays qui n’avait connu que des coups d’État et des troubles depuis la fin du régime portugais en 1974.
Mais sa présidence a connu plusieurs crises politiques avec notamment des démission en série de ses Premiers ministres.Le limogeage du Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, en 2015 est considéré comme l’élément déclencheur de la crise actuelle.Le mandat de cinq ans de M. Vaz a pris fin le 23 juin, mais il reste provisoirement à son poste dans le cadre d’un plan de médiation élaboré par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui compte 15 pays.Il se présentera aux prochaines élections en tant que candidat indépendant face à 11 autres candidats.
BBC