Au moment où nous tournons les yeux vers nos succès futurs, rappelons-nous que les autorités en charge de la conduite de la transition vers la démocratie n’ont pas respecté leur engagement d’organiser ne serait-ce que le référendum constitutionnel en 2024. Le Général Doumbouya, son équipe gouvernementale, et les Conseillers nationaux siégeant au CNT ont laissé passer l’année. Ils ont fait perdre le temps à envoyer des émissaires du CNT dans le pays profond commenter le contenu de l’avant-projet de constitution comme si c’était cela l’essentiel de l’étape cruciale vers le rétablissement de la gouvernance démocratique que nous attendons depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021 contre le troisième mandat.
Rappelons-nous que même si le projet de constitution avait été adopté par le peuple de Guinée, cela ne nous aurait pas permis de sortir de la crise que nous vivons sous le soleil Doumbouya. En 2025, il faudra donc recadrer la transition, mettre fin à sa dérive par la relance du dialogue inter-guinéen qui devra être inclusif, concevoir à nouveau et de commun accord avec les forces vives et nos partenaires un chronogramme réaliste, fixer une date des élections réalisable en tant que de raison. Surtout, dépassionner le débat politique et ne jamais nous détourner de la voie qui mène à l’ordre constitutionnel bien que tout semble perdu.
Rappelons-nous que le futur de notre démocratie est plein de promesses même si la transition est prise en otage par ses adversaires. Nous devons demeurer débout contre les imposteurs et éviter de nous enthousiasmer plus que de raison, car en 2025 les esprits hermétiques aux valeurs de l’Etat de droit nous rendront encore la tâche difficile.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire