Délestages électriques : Bah Oury veut situer les responsabilités

Alors que les émeutes de la nuit d’hier contre une coupure quasi-générale d’électricité ont fait un mort, le Premier ministre a convoqué une réunion d’urgence ce vendredi 15 mars 2024 à la Primature.

Au cours de cette rencontre à laquelle ont pris part le nouveau ministre de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, le Secrétaire général dudit ministère et le Directeur général de l’EDG, Bah Oury a instruit les acteurs en charge de la gestion du secteur de l’énergie de lui présenter « des explications » sur la situation en vue de situer les responsabilités, selon une note de la primature.

Depuis quelques mois, le courant électrique, qui était stable durant les dernières années de règne d’Alpha Condé, est devenu de plus en plus rare en Guinée.

Selon le nouveau premier ministre, cette situation s’explique par trois raisons.

« Premièrement, les barrages n’ont plus suffisamment d’eau pour différentes raisons et ceux qui font les voyages autour du barrage de Kaleta et Souapiti pourront témoigner que le niveau d’eau est particulièrement bas. Continuer à utiliser cette eau est un risque de rendre inutilisable le barrage et ça serait une grande perte pour la communauté nationale et pour le patrimoine en termes d’infrastructures de notre pays. Donc de ce point de vue, le niveau d’eau a atteint une côte d’alerte qui oblige à agir avec parcimonie jusqu’à ce que la situation puisse s’améliorer.

Deuxièmement, les conséquences de l’explosion du dépôt de carburant a un effet qui impacte d’une manière ou d’une autre l’approvisionnement en carburant de l’ensemble des installations qui fonctionnent avec, que ça soit le mazout, l’essence ou le gazoil. Là aussi nous sommes impactés.

Troisièmement, ce qui est une conséquence de tout cela, nos finances publiques connaissent des pressions extrêmement importantes pour la satisfaction des besoins extrêmement importants de la population. À titre d’exemple, pour que tous les Guinéens le sachent, si par exemple l’État guinéen engrange une recette de 3 mille milliards de francs guinéens, tout ce montant-là est englouti dans l’électricité. Ce qui fait que nous sommes dans une situation financière particulièrement tendue et comme vous pouvez le constater cela ne peut pas continuer ainsi », a indiqué le chef du gouvernement mercredi 13 mars* lors* d’un point de presse.

La veille, deux personnes ont été tuées en marge d’une manifestation contre le manque d’électricité à Kindia, ville située à 130 km de Conakry.

Par Alpha Abdoulaye Diallo

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