Dans un communiqué publié lundi, le ministre de la Justice Cheick Sako a annoncé l’ouverture en Guinée, « d’une information judiciaire » à la suite des révélations de Global Witness.
Dans un rapport de 44 pages publié le 11 mai et intitulé « The Deceivers » (« Les imposteurs »), l’ONG britannique évoque « des millions de dollars » déboursés par Sable Mining pour financer la campagne du président Alpha Condé en 2010.
Les montants en question auraient été versés au fils du chef de l’Etat guinéen, et à l’un de ses proches selon Global Witness qui précise que son enquête n’a pas permis de prouver « l’implication d’Alpha Condé » lui-même.
Suite à ce que l’ONG appelle les « graves allégations », le ministre guinéen des Mines, Abdoulaye Magassouba, avait ordonné l’examen de tous les permis miniers obtenus depuis 2010 en Guinée par Sable Mining Africa Limited.
Les services d’entraide judiciaire dans d’autres pays, y compris ceux du Royaume-Uni avaient été sollicités.
D’après l’ONG, la compagnie britannique aurait payé entre 2010 et 2012 près de 960.000 dollars (plus de 855.000 euros) à des hauts responsables libériens.
Parmi eux, l’actuel président du Parti de l’Unité (UP, au pouvoir) Varney Sherman, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alex Tyler, et l’ex-ministre des Finances, Morris Saytumah.
Selon toujours le rapport, un beau-fils de la présidente Ellen Johnson Sirleaf, Fombah Sirleaf, chef des services de renseignement du pays aurait aussi bénéficié de milliers de dollars sous forme des frais notamment de voyages et de téléphone.
Après les affirmations de Global Witness, le Parlement libérien a mis en place le 20 mai, une commission spéciale indépendante d’enquête sur ce dossier. Une commission similaire avait déjà été constituée par la présidente libérienne.
Le ministre guinéen de la Justice a déclaré que le gouvernement « va poursuivre cette procédure, s’il y a des compatriotes qui ont reçu de l’argent dans ce dossier, tout le monde le saura », a souligné Me Cheick Sako qui a ajouté qu’il sera demandé à Global Witness « de venir en Guinée ou de nous fournir des pièces qu’elle a là-bas. C’est-à-dire sur quoi elle s’est fondée pour faire son rapport.»
BBC