Alors que la ville de Wuhan est en quarantaine depuis le 23 janvier en raison de l’épidémie de coronavirus, nombreux sont les pays à avoir organisé des opérations de rapatriement. Mais dans la longue liste de ces pays, la Guinée fait office de grande absente. « Oubliés » par leur gouvernement, les étudiants guinéens confinés à Wuhan essaient de se faire entendre.
Le peu de nourriture que nous avons, actuellement, arrive presque à la fin. C’est difficile, notre condition de vie actuellement. Au micro de la Deutsche Welle , Nankouman Kéita, étudiant en master à Wuhan, ne cache pas son angoisse.
Car depuis que Wuhan, ville épicentre du coronavirus, a été mise en quarantaine, la vie de Nankouman et de ses 21 autres camarades guinéens a bien changé.
Confinés dans leur chambre
Je suis enfermé dans mon dortoir depuis plus de deux semaines. Compte tenu de la situation, les responsables de l’université ont pris des mesures, confie Nankouma Keita à la BBC Afrique.
Depuis le 23 janvier dernier, impossible en effet pour l’étudiant de quitter la chambre de sa cité universitaire. Les rares déplacements qu’il fait, c’est pour se rendre à la douche ou dans la cuisine.
La cuisine : autre souci majeur de Nankouma et de ses camarades d’infortune. Alors que les denrées alimentaires au sein de l’université se réduisent comme peau de chagrin, les prix eux sont en hausse.
Une situation d’autant plus compliquée que la plupart de ces étudiants guinéens ne sont pas des boursiers, rappelle la Deutsche Welle .
Difficile donc pour eux de recevoir de l’argent de la Guinée et de s’acheter à manger. Nous sommes dans une psychose, ça nous effraie, ça effraie tous les étudiants, tous les étudiants étrangers qui sont là mais aussi les étudiants guinéens, indique Séidou Keita, également étudiant à Wuhan.
Oubliés par leur pays
Angoissés et isolés, les étudiants assurent avoir échangé des courriers avec les autorités guinéennes. Leur souhait ? Être rapatriés le plus rapidement possible et recevoir une assistance financière.
Et de fait, nombreux sont les pays africains à avoir entrepris des opérations de rapatriement à commencer par le Maroc donc, la Tunisie et l’Algérie. De leurs côtés, le Sénégal et la Côte d’Ivoire viennent en aide financièrement à leurs concitoyens.
Une situation déplorable et angoissante pour les étudiants guinéens qui estiment être oubliés par leur gouvernement.
J’ai envoyé une lettre ouverte à l’autorité guinéenne pour qu’elle apporte son assistance dans une situation qui nous dépasse actuellement. Nous demandons à l’État, au président de la République et à son gouvernement de prendre leurs responsabilités, conclut Nankouma Keita.
Source : ouestfrance