Après le coup d’Etat survenu le 05 septembre dernier en République de Guinée, le président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée(UDRG), Bah Oury, nous a accordé dans la matinée du jeudi, 09 septembre 2021, une interview.
Avec cet acteur majeur de la vie politique guinéenne et membre de la CORED, l’alliance dirigée par Mamadou Sylla de l’UDG, nous avons abordé plusieurs sujets notamment celle de sa lecture du coup d’Etat du 05 septembre 2021 ayant écourté le très décrié troisième mandat du présidant Alpha Condé.
Sans ambages, Bah Oury a indiqué que ce putsch était prévisible depuis l’année dernière.
« J’avais alerté sur le fait que si les autorités guinéennes procède à ce changement anticonstitutionnel de la loi fondamentale de 2010, notamment en violant les principes d’intangibilité qui limitent à deux mandats celui du président de la République, il risque d’ouvrir un boulevard pour une déstabilisation de la Guinée d’une manière ou d’une autre », explique-t-il.
Poursuivant en substance, l’ancien ministre de la réconciliation nationale a affirmé qu’il avait insisté auprès de l’ancien président sur la nécessité de ne pas aller dans cette direction, mais hélas, ils se sont obstinés à le faire en dépit de toutes les recommandations nationales et internationales, dit-il.
« C’est le pouvoir lui-même qui est à l’origine de cette crise avec la passivité de la communauté régionale et l’organisation continentale UA. Bien entendu que tout cela a été facilité et encouragé par l’attitude qui n’est pas en conformité avec l’intérêt du droit avec le sens de l’interprétation du droit de la Cour Constitutionnelle de la République de Guinée », a opiné M. Bah
Nous considérons, selon lui, que le temps du changement est venu, que le temps où il faut nécessairement que la Guinée s’aligne dans la voie de la démocratisation, de la bonne gouvernance, du respect des droits de l’homme et de libertés des citoyens. Ce temps, dit-il, est venu et nous nous allons nous donner les moyens pour que la transition aille conformément à l’intérêt du pays et à l’intérêt national.
« Pour une transition réussie, je conseillerai les nouvelles autorités du pays de respecter leur engagement initial, c’est-à-dire, allé dans le sens d’une transition inclusive pour permettre de jeter les bases de consolidation de la République de Guinée, pour que celle-ci dispose d’institutions fortes dans un délai raisonnable », conseille le leader de l’UDRG
Pour lui, il faut que les nouvelles autorités du pays se méfient des démagogues qui vont obstruer les allées du pouvoir pour les donner de mauvais conseils et ça, selon lui, c’est la chose la plus dangereuse qui puisse arriver. « Écouter les gens de bonne foi ceux qui mettent à l’avant l’intérêt exclusif du pays, se garder de ceux qui vont prôner une ethno-stratégie comme méthode de gouvernement et en ethnocentrisme qui en fait ne cache que leurs intérêts personnel et cupide ».
« Le temps du changement est venu et il faut construire cela dans le cadre du rassemblement de tous les patriotes, de tous les hommes et des femmes que doit disposer la Guinée, qu’ils vivent à l’intérieur du pays que comme ceux qui sont à l’extérieur », conclut-il.
Par Tafsir Bah