Les récentes propositions de la Commission européenne sur le renvoi des migrants irréguliers constituent un « catalogue du pire », estime Amnesty international, qui a appelé lundi l’Europe à « réviser de toute urgence ces pratiques ».
« Pour l’Europe, la fin justifie tous les moyens », affirme l’ONG, qui dénonce sur son site français une Commission « obsédée par l’efficacité des renvois de migrants » et qui « pousse les États à commettre le pire ».
Le 2 mars, la Commission européenne a menacé de sanctions les Etats membres refusant d’accueillir des réfugiés, tout en présentant un « plan d’action » pour renvoyer de manière plus systématique les migrants irréguliers. Ces recommandations mettent en lumière « la position hypocrite de la Commission » à l’égard des migrants, ajoute l’ONG, pour qui les récents appels des commissaires européens à prendre des distances « avec la politique migratoire honteuse de Donald Trump » sonnent « bien creux ».
Bruxelles, qui a proposé de mettre à disposition 200 millions d’euros en 2017, a notamment demandé aux Etats membres de raccourcir « les délais de recours » contre les décisions de retours, qui ne doivent plus « comporter de date d’expiration ». Elle a pressé tous les Etats membres de placer « en rétention les personnes auxquelles une décision de retour a été signifiée », dès lors qu’il y a un « risque de fuite », et à autoriser des durées de rétention d’au moins six mois.
Pour Amnesty, il s’agit là d’un « catalogue du pire » car « le renvoi doit primer sur presque tout autres considérations ou principes, y compris les droits humains de ces personnes ».
Aussi l’ONG appelle-t-elle l’Europe à réviser « de toute urgence » ces pratiques qui ne donnent aux personnes en situation irrégulière « aucune autre perspective que des contraintes, des droits malmenés et le risque d’être renvoyées illégalement par l’UE ».
AFP