Parti de Dakar, après avoir emprunté les routes de Casamance, la série « Un combat pour la vie » du Monde Afrique a sillonné la Guinée. Plus de 1 000 km déjà parcourus soit un quart du voyage, onze étapes sur les vingt-sept, à la rencontre de femmes et d’hommes, célèbres mais le plus souvent anonymes, qui s’illustrent par leur courage.
La seconde semaine a commencé sur les pentes d’une montagne au nom de Chien fumant, à Dubreka, à une trentaine de kilomètres de Conakry. Après le Sénégal, nous voici en Guinée, pays durement touché par l’épidémie d’Ebola. Aminata, 60 ans, a perdu huit membres de sa
famille, mais elle reste debout, fière et déterminée. Une leçon de courage.
A Dubreka toujours, nous avons écouté Cheikh Ahmed. Il a guéri d’Ebola mais l’épidémie a emporté son épouse. Il s’interroge, souffre parfois du regard des autres qui le traitent comme un paria, se demande pourquoi il est vivant et pas celle qu’il aimait. Mais les regards de ses neuf enfants le poussent à aller de l’avant.
En s’éloignant de la côte, dans les terres qui bordent la frontière avec le Mali, une autre maladie a frappé les populations : la fièvre de l’or. Et cela peut rendre fou. Ambiance de ruée vers l’or dans une de ces nombreuses mines artisanales d’Afrique.
Le monde de la mine est lunaire, la poussière ocre est partout, et on ne cesse de la
soulever. Dans les trous de Safuna Kole, mine aurifère, les hommes creusent, et les femmes transportent. Kadia, 24 ans, a choisi de plonger, elle aussi, la tête dans cette terre, comme les hommes. Elle n’a jamais été sur les bancs de l’école, mais rêve de pouvoir y envoyer ses enfants. Comme elle, des femmes défient les traditions, pour gagner leur vie. Finiront-elles par débusquer la pépite ? « Si on a de la chance ».
Retour à la surface. Centre-ville de Sirigui. On y croise le docteur Diakite Diba. On s’arrête et on écoute ce médecin généraliste traumatisé par Ebola. Il raconte son calvaire, la peur de la mort, et son lent retour à la vie.
Lundi, de la clinique privée où travaille Diakite Diba, nous irons à l’hôpital préfectoral de Sirigui. Doumbouya y est administrée, avec ses triplés qui maigrissent à vue d’œil. Une infection pulmonaire, sans doute due au travail de la mère, orpailleuse.
Puis de Sirigui, cap vers le Mali. A Bamako, une histoire triste, un mari blanc parti en laissant un enfant derrière lui. Dans le sud du Mali, un sourire et une voix, dans une émission de radio pour les femmes. Et à Sissako, d’autres femmes, ivoiriennes, qui veulent rentrer chez elles, mais qui sont bloquées, contraintes à se prostituer.
Par le monde Afrique