Lundi prochain le journaliste Français Thomas Dietrich sera à la barre à Genève en Suisse. Il va répondre à une plainte pour “diffamation” déposée par Addax Energy suite à ses révélations sur une importation d’un supposé ‘’carburant toxique’’ en Guinée par cette société suisse, filiale du groupe Addax & Oryx du milliardaire franco-suisse Jean-Claude Gandur.
« Lundi 18 novembre, je serai en procès à Genève contre le trader pétrolier Addax Energy et le milliardaire franco-suisse Jean-Claude Gandur. Ces derniers m’ont traîné devant la justice suisse, car j’avais révélé l’importation par Addax de carburant toxique en Guinée, un scandale sanitaire et de corruption qui a potentiellement fait des millions de victimes », a annoncé le journaliste sur son compte X (ancien Twitter).
« Après des mois d’intimidations, de diffamation, de procédures-bâillon retirées au dernier moment, le géant pétrolier helvète et son patron milliardaire (ancien consul honoraire du Congo-Brazzaville à Genève) vont tenter de me faire condamner à une très lourde amende. Lundi, j’irai me défendre pied-à-pied contre cette multinationale occidentale qui comme tant d’autres, se servent de l’Afrique comme d’un tiroir-caisse et d’une poubelle. J’irai démontrer à la justice suisse à quel point il est urgent qu’elle s’intéresse aux activités troubles d’Addax en Afrique. On se battra. Parce que c’est l’honneur du métier du journaliste. Et parce que ça en vaut la peine », ajoute le journaliste.
Le 31 juillet dernier, le tribunal civil de Genève a rendu une décision ordonnant au journaliste de cesser toute communication sur Addax et Gandur, et d’effacer ses tweets sur le sujet. Cette injonction qui aurait été prononcée sans que Dietrich n’ait été entendu ni même informé de l’audience, s’appuie sur une procédure de « protection de personnalité » controversée.
« Quel qu’en soit le prix, je ne me tairai pas. Je me battrai pour que cette décision suisse ne soit pas appliquée en France. Et je suis même prêt à aller devant la Cour européenne des droits de l’Homme pour faire casser ce jugement arbitraire, qui protège une fois de plus des multinationales occidentales qui pillent et empoisonnent l’Afrique”, avait réagi le journaliste sur son compte X.
Par Mariam Bâ