L’assemblée tenant lieu d’organe législatif au Mali depuis la prise de pouvoir par les militaires a ratifié lundi une période pouvant aller jusqu’à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays.
Le Conseil national de transition (CNT) a révisé sa charte, lundi 21 février, entérinant une période pouvant aller jusqu’à cinq ans avant d’organiser des élections et un retour des civils à la tête du pays.
L’assemblée tenant lieu d’organe législatif au Mali – et contrôlée par les militaires depuis leur prise de pouvoir – a approuvé par 120 voix pour, aucune voix contre et aucune abstention une révision en ce sens de la charte de la transition, ont constaté les correspondants de l’AFP.
Cette charte fait office d’acte fondamental de la période précédant un retour des civils à la direction de ce pays plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantistes et jihadistes en 2012.
La révision approuvée lundi dispose que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées à l’issue de consultations nationales qui ont eu lieu en décembre 2021. Ces « assises » préconisaient une transition de six mois à cinq ans.
Elle maintient le flou sur la date à laquelle des élections se tiendraient, alors que la question donne lieu à un bras de fer entre les autorités maliennes et l’organisation des États ouest-africains Cédéao, ainsi qu’une partie de la communauté internationale.
La version originelle de la charte, promulguée par les militaires le 1er octobre 2020 un peu plus d’un mois après leur premier putsch, fixait la durée de la transition à 18 mois. La junte a depuis révoqué son engagement initial à organiser des élections le 27 février prochain.
Elle a exprimé son intention de rester en place quatre ou cinq années supplémentaires, un délai « totalement inacceptable » pour la Cédéao. Celle-ci a sanctionné un tel projet en infligeant le 9 janvier de lourdes sanctions économiques et diplomatiques au Mali, avec un embargo commercial et financier et la fermeture des frontières.
AFP