L’année 2020 a connu un effondrement inédit d’au moins 30% des flux migratoires vers les pays de l’OCDE à cause de la pandémie, constate l’organisation dans son rapport annuel. Les États-Unis gardent leur première place. Comment se placent les autres pays ?
Avec 3,7 millions de personnes qui ont rejoint les 25 pays membres de l’OCDE, l’immigration a atteint l’an dernier le plus bas niveau enregistré depuis 2003. L’année 2020 a connu un effondrement inédit d’au moins 30 % des flux migratoires vers ces pays à cause de la pandémie et des restrictions, souligne le rapport annuel de l’organisation internationale publié jeudi relatif à l’année dernière.
Quels sont les principaux pays qui les ont « accueillis » ?
N°1 : les États-Unis
Les États-Unis restent le premier pays d’immigration de l’OCDE en 2020. Le pays a enregistré une baisse de 44 % comparé à 2019, avec 576 000 nouveaux arrivants l’an dernier.
En revanche, le nombre d’agriculteurs saisonniers a grimpé aux États-Unis avec pas moins de 213 000 saisonniers accueillis. Dans la plupart des pays riches, les domaines des récoltes et de l’agriculture ont continué de drainer cette main d’œuvre qui s’est révélée essentielle même en temps de crise sanitaire.
Par ailleurs, depuis 2017, les États-Unis sont le pays de l’OCDE accueillant le plus grand nombre de demandeurs d’asile. Plus des trois quarts de ces demandes ont été faites par des citoyens de pays d’Amérique latine et des Caraïbes, en particulier le Guatemala (36 000), le Honduras (31 000), le Venezuela et El Salvador (23 000 chacun).
N°2 : l’Allemagne
L’Allemagne a accueilli 460 000 migrants permanents en 2020, une baisse relativement modeste par rapport aux autres pays de l’OCDE (-26 %). Relativement à la taille du pays par rapport aux Etats-Unis, on peut dire que l’immigration est plus dynamique en Allemagne. Le flux de migrants de 2020 correspond environ à 0,2 % de la population américaine contre 0,6 % pour l’Allemagne. Tout de même loin des 2 % du Luxembourg ou de l’Islande.
Avec 103 000 demandeurs d’asile, l’Allemagne était le seul autre pays de l’OCDE à avoir reçu plus de 100 000 demandes en 2020. Les demandes d’asile de citoyens syriens en Allemagne n’ont que légèrement baissé (-7 %) et celles d’Afghanistan ont même augmenté de 4 %.
La majorité des candidats venaient de Syrie (36 000), d’Afghanistan (9 900) et d’Irak (9 800). La plus forte augmentation depuis 2019 concerne les ressortissants afghans (400) et la plus forte baisse des ressortissants nigérians (-5 800).
N°3 : le Royaume-Uni
Le Royaume-Uni suit avec un peu moins de 250 000 nouveaux migrants permanents en 2020, environ 30 % en dessous du chiffre de 2019.
En 2020, le nombre de premiers demandeurs a diminué de -19 %, pour atteindre environ 36 000. La majorité des demandeurs venaient d’Iran (4 200), d’Irak (3 300) et d’Albanie (3 100). La plus forte augmentation depuis 2019 concernait les ressortissants érythréens (700) et la plus forte diminution des ressortissants iraniens (-1 300).
Depuis le 1er janvier 2021, les citoyens de l’UE qui souhaitent s’installer au Royaume-Uni sont soumis aux mêmes règles que les citoyens du reste du monde, à l’exception des citoyens irlandais qui peuvent continuer à venir sans restrictions dans le cadre d’arrangements distincts. Donc à l’occasion du rapport annuel 2021, la France ou l’Allemagne pourront faire partie des statistiques sur l’immigration.
N°4 : la France
Parmi les cinq premiers pays de destination de l’OCDE, la France a enregistré la plus faible baisse (-21 %) et a accueilli 230 000 nouveaux migrants en 2020, la plaçant au cinquième rang des principaux pays de destination.
En 2020, le nombre de premiers demandeurs a diminué de -40,9 % en France, pour atteindre environ 82 000. La majorité des demandeurs venaient d’Afghanistan (10000), de Guinée (4 700) et du Bangladesh (4 600).
La plus forte augmentation depuis 2019 concernait les ressortissants ukrainiens (900) et la plus forte baisse des ressortissants albanais (-6 500). Sur les 86 000 décisions prises en 2020, 22,2 % étaient positives.
N°5 : l’Espagne
Les migrations vers l’Espagne, cinquième pays de destination de l’OCDE, qui n’avaient cessé d’augmenter entre 2015 et 2019, ont subi une forte baisse en 2020 et se situaient juste au-dessus des 200 000 (-38 %).
L’Espagne figurait, pour la première fois dans l’histoire, parmi les trois premiers pays de destination de l’OCDE, avec plus de 86 000 demandeurs d’asile. Près de neuf demandeurs d’asile sur dix en Espagne sont originaires d’Amérique latine et des Caraïbes, principalement du Venezuela et de la Colombie.
La majorité des candidats venaient du Venezuela (28 000), de la Colombie (27 000) et du Honduras (5 500). La plus forte augmentation depuis 2019 concerne les ressortissants du Pérou (1 200) et la plus forte baisse des ressortissants du Venezuela (-12 000). Sur les 125 000 décisions prises en 2020, 40,9 % étaient positives.
Source: AFP