Je souscris, adhère totalement au contenu et à l’esprit de la récente tribune signés par les cadres de l’UFDG emprisonnés à la maison centrale de Conakry.
L’aiguille de la pendule qui ne tourne pas, désespère tout homme privé de liberté. De même, dans une situation donnée, le statuquo n’arrange que celui qui est maître de son quotidien. Les problèmes politiques ont besoin des stratégies politiques pour être réglés.
Aussi, pour espérer rivaliser pour ne pas dire battre son adversaire, il faut être capable de franchir la ligne médiane pour jouer, l’affronter dans sa propre surface. Cela est valable aussi dans le jeu politique.
En effet, on ne rappellera jamais assez, que l’arrestation et l’incarcération des cadres de l’UFDG dont Ousmane Gaoual, Chérif Bah, et Cellou Baldé pour ne citer qu’eux qui font l’actualité à travers la tribune qu’ils viennent de signer, est plus politique que judiciaire.
Personnellement, je souscris totalement et entièrement à leur démarche.
Ils sont privés de liberté injustement depuis de mois sans qu’une issue heureuse en leur faveur ne pointe à l’horizon.
Dieu seul sait que les prisons politiques guinéennes sont pires que celles du régime de l’apartheid à l’époque.
Si Mandela, le plus célèbre des prisonniers politiques a fait plus de 27 ans de bagne avant de sortir présider aux destinées de son pays, c’est reconnaître au moins, que son intégrité physique avait été préservée. Chose que le prisonnier politique guinéen ne peut ni rêver, ni espérer.
Je disais plus haut que pour rivaliser avec son adversaire, il faut savoir ou pouvoir l’affronter dans sa propre surface de répartition.
L’UFDG doit s’adapter aux pratiques du régime de Mr Alpha Condé en apprenant quand se nécessaire, à faire comme lui sans perdre son âme.
Chaque fois que Mr Alpha Condé est confronté à une situation difficile, il la politise et parvient cyniquement à retourner la situation en sa faveur.
C’est dire que si L’UFDG ne gère pas de façon pragmatique et intelligente cette sortie de ses lieutenants emprisonnés, cette patate chaude, c’est le camp adverse toujours aux aguets et à la manœuvre, qui risque politiquement, d’en tirer bénéfice.
N’oublions pas que le rêve, l’objectif ultime du régime, c’est de continuer ses manœuvres jusqu’à parvenir à faire imploser l’UFDG, le seul Parti aujourd’hui, qui le tient tête sur l’échiquier politique guinéen.
Quand Mr Alpha Condé parle aujourd’hui de dialogue national, tout le monde sait que c’est pour se sortir de l’impasse dans lequel il se trouve depuis l’entame de son 3ème mandat de trop à la tête de la Guinée.
D’ailleurs, ce n’est pas nouveau, il s’est toujours joué de ses adversaires politiques pour parvenir à ses fins. Certains diront que c’est de bonne guerre; on est en politique.
La question que je me pose est de savoir pourquoi, l’UFDG peine à s’adapter à son adversaire pour savoir parfois, couper l’herbe sur ses pieds ?
Aujourd’hui, le mot d’ordre c’est dialogue national sans que personne n’ignore que c’est un marché de dupe.
Le sachant, l’UFDG devrait s’y engouffrer, poser des préalables et des conditions qui vont dans le sens de ses intérêts.
Une fois ses préalables et ces conditions remplies, faire monter les enchères politiques au point de mettre le pouvoir dos au mur avec l’objectif de casser son jeu de dupe.
Comme disent les autres, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. L’UFDG doit rompre avec son intransigeance actuelle et avoir pour priorité, la libération de ses cadres emprisonnés.
Et si cela passe par la case dialogue national, elle doit jouer le jeu de façon intelligente et pragmatique.
En politique, la vérité ou la donne d’aujourd’hui n’étant pas souvent celle de demain, l’important c’est que ces cadres, ces pères de famille recouvrent leur liberté.
Mon intime conviction est qu’aujourd’hui, même le pouvoir ne sait plus quoi faire de ces détenus, la direction de l’UFDG doit en profiter pour obtenir leur libération avant que l’impasse actuelle ne tourne en sa défaveur.
Le pouvoir fait son marché politique en sa faveur; pourquoi l’UFDG n’en ferait pas autant au même moment pour obtenir la libération de ses cadres.
Sow Boubacar, Switzerland