Le Haut représentant du chef de l’Etat jette l’éponge. Sidya Touré a annoncé ce 11 décembre sa démission. « Notre pays est confronté à des crises multiples », écrit-il sur son compte Twitter. Il poursuit : « Cette situation nous interpelle en tant que leader politique pour proposer des solutions qui redonnent espoir à notre peuple. Mon titre de Haut Représentant ne me permet pas de jouer ce rôle. J’ai donc décidé de démissionner de ce poste dès aujourd’hui ».
Cette démission intervient alors que la Guinée est en proie depuis plusieurs semaines à de vives tensions politiques et sociales. L’opposant, président de l’Union des forces républicaines (UFR), collaborait avec le président Alpha Condé depuis trois ans. Mais ce départ ne s’est pas fait sur un simple coup de tête. Sidya Touré envisageait sa démission depuis déjà plus d’un an.
L’opposant déplore notamment son incapacité à « influer sur la marche des choses » que ce soit sur l’éducation, l’agriculture, la santé ou l’électricité. « Aucune des propositions que nous avons faites, ces trois dernières années, au président Alpha Condé n’a abouti », explique le président de l’UFR.
Alpha Condé: spectre d’un troisième mandat
Mais le véritable déclic, confie-t-il, a été les élections communales de février dernier. Dix mois après le scrutin, certaines communes sont toujours privées de maires. « Cela se fait à la carte, lâche-t-il, selon le bon-vouloir du pouvoir ».
Un ras-le-bol général nourri par le contexte politique et social tendu de ces dernières semaines. Sidya Touré dénonce l’arrestation et l’emprisonnement de plusieurs de ses militants. « Je ne vois pas, poursuit-il, pourquoi j’aurais continué à faire semblant de cautionner cela ».
Il se dit aussi au sein de l’opposition que Sidya Touré s’inquiéterait de la possibilité de voir le président Alpha Condé modifier la Constitution pour se représenter à un troisième mandat en 2020. Mais en attendant, le président de l’UFR dit vouloir rejouer pleinement son rôle d’opposant politique et proposer aux Guinéens une alternative à l’actuelle gouvernance du pays.
RFI