L’augmentation du prix du carburant de 8000 à 10.000GNF le litre, ne passe pas en Guinée, où syndicat, société civile, artistes… se sont mobilisés pour pousser le gouvernement à revenir sur sa décision.
Ce mercredi 4 juillet 2018, à Conakry la capitale et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, les activités sont fortement paralysées, suite à une journée « Ville morte », lancées par plusieurs organisations de la société civiles réunies au sein d’un mouvement dénommé « Forces Sociales de Guinée ». Au même moment, l’inter centrale-syndicale USTG-CNTG a déclenché une grève de 3 jours pour mettre la pression sur le gouvernement.
Les boutiques et magasins sont fermés dans plusieurs endroits, la circulation paralysée, obligeant certains voyageurs à annuler leur voyage. Certains usagers de la route qui tentent l’aventure sont attaqués et dépouillés de leurs biens.
Hier, dans un point de presse animé conjointement par les ministres des hydrocarbures, celui du budget, du commerce, du travail et de l’enseignement technique, ils ont déclaré que l’augmentation du prix du carburant s’explique par la flambée du cours du baril à l’international.
Le maintien du prix du carburant à 8 000 GNF/L a contraint le gouvernement depuis octobre 2017 de consentir des subventions de plus en plus fortes sous formes de renonciation partielle à ses droits et taxes, a souligné le ministre des Hydrocarbures, Diakaria Koulibaly
Selon lui, d’octobre 2017 à juin 2018, le montant des réductions des coûts des droits et taxes sur la fiscalité pétrolière a évolué crescendo et s’élève à un montant global d’environ 736 milliards GNF.
Il faut que la population accepte ce « sacrifice » afin de permettre à l’Etat de conforter sa surface financière et de redresser conséquemment le dérapage qui prévaut », a-t-il appelé. Un appel qui est loin d’être entendu par la population qui « refuse » de payer la facture de la mal gouvernance, selon le terme utilisé par plusieurs leaders de la société civile et syndicalistes.
Aujourd’hui, des négociations devraient être entamées entre le gouvernement, le syndicat et patronat.
Si l’on se demande combien de temps va durer ce bras de fer, dans les marchés et le secteur de transport, c’est l’anarchie qui règne. Chacun fixe le prix qu’il veut à la grande désolation des clients et passagers.
Par Alpha Abdoulaye Diallo