Le chef du gouvernement d’union nationale reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Sarraj, veut renflouer les caisses libyennes. La Libye est dans un chaos politique et des pans de l’économie, notamment à cause de la division du pays, s’effondrent. Sur notre antenne, le ministre libyen des Affaires étrangères l’a confirmé ce mercredi 2 mai : des procédures sont engagées en direction de plusieurs pays africains pour récupérer l’argent prêté par le colonel Kadhafi. Ces sommes sont considérables.
Soixante-sept milliards de dollars. C’est le montant, rendu public par Fayez el-Sarraj, des prêts octroyés et des prises de participation dans des sociétés en Afrique et dans le monde arabe. La grande partie de cette somme a été prêtée aux pays africains, parmi lesquels l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Zambie, la Côte d’Ivoire, le Niger ou l’Ouganda.
Mais côté africain, depuis 2011, des sociétés à participation libyenne ont été soit liquidées soit nationalisées. Plusieurs procédures judiciaires sont cependant engagées pour le retour de tout ou partie de ces fonds dans les caisses de la Banque centrale, restée loyale à Sarraj.
Dans cette procédure, Tripoli s’appuie sur des documents qui proviennent de plusieurs banques libyennes. Celles qu’on appelle les archives du colonel Kadhafi n’ont pas toutes brûlé. Mohamed Taher Siala, le ministre libyen des Affaires étrangères, affirme sur RFI ce mercredi 2 mai : « C’est de l’argent public. Le remboursement peut être échelonné, les intérêts revus. »
Comment vont réagir les nombreuses capitales africaines concernées ? Un président aujourd’hui est-il responsable de l’endettement réalisé dans les années 1990 et début 2000 ? Autre question : qui dit que cet argent récupéré par Tripoli ne tombera pas entre les mains des milices ?
Par RFI